Quelques signes fragiles de stabilisation

Période du 22 au 28 juin. En ce début de semaine et à quelques jours de la clôture de la campagne 2015-2016, l'analyse du marché demeure encore aléatoire, sous la double influence des perturbations des marchés financiers et des incertitudes sur le niveau des dégâts causés par une situation climatique qui reste toujours préoccupante dans le nord de l'Hexagone. Après la chute brutale des cours du blé tendre accompagnant les résultats du référendum britannique, ceux-ci restent soumis à une forte volatilité, mais c'est plutôt une tendance au redressement qui se dégage depuis quelques jours. Ainsi, Euronext a-t-il résisté à l'orientation baissière de Chicago, provoquée par l'avancement et la bonne présentation des récoltes nord-américaines. Une part de la résistance des prix français est malheureusement due à la dégradation confirmée de la situation des cultures. Le crop rating de Céré'Obs, à la date du 23 juin, s'était encore détérioré par rapport à la semaine précédente, avec 71 % des surfaces de blé d'hiver notées bonnes à très bonnes, contre 75 % au 16 juin, et les pluies persistaient en ce début de semaine sur le Nord. L'autre raison, plus positive, est la compétitivité du blé français qui termine sa campagne d'exportation en beauté, soutenu par un euro très favorable. Et ce, bien que le dernier achat de 450 000 t réalisé en optionnel par l'Algérie semble plutôt s'être réalisé en origine balte.
Les transactions en blé dur sont bloquées par l'écart entre les positions acheteurs se situant à quelque 85 euros au-dessus des cours du blé tendre, et les vendeurs qui ne sortent pas à ce prix là, considérant une prime de 100 euros comme un minimum. L'orge fourragère participe à la reprise du blé tendre et, comme lui, trouve un intérêt auprès des fabricants d'aliments du bétail au prix actuel, alors que le courant d'export persiste, en particulier vers la Chine. Les battages d'orge d'hiver ont commencé, ils donneront non seulement une première indication spécifique sur la qualité de la récolte 2016, mais aussi un signal sur celle des autres céréales à paille en général.
Le maïs se consolide à Chicago et sur EuronextLe maïs, après avoir atteint récemment les plus hauts niveaux, avait lourdement rétrogradé ; il semble se consolider depuis lundi à Chicago comme sur Euronext à un niveau permettant un courant d'export vers l'UE, mais aussi à destination des pays tiers avec un bateau de 14 000 t pour le Maroc. Mais les prix en prochaine récolte sont moins compétitifs, notamment par rapport au blé fourrager, auprès des fabricants d'aliments du bétail.