Quelle libéralisation pour le marché du sucre ?
« Demandons à la Commission la plus grande attention, de façon à ce que les négociations qu’elle mène avec le Mercosur ne déstabilisent pas la production communautaire ni celle des pays ACP», a alerté M. Govinden, représentant de la chambre d’agriculture de l’île Maurice.
En effet une réforme du régime sucrier communautaire dans un sens ultra-libéral comme le voudrait le Brésil lèserait les économies des pays ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique). Rappelons que ces pays exportent à l’UE 1,3 million de tonnes de sucre brut par an à un prix garanti de 523,7 euros/tonne, alors que le prix mondial varie dans une fourchette de 150 à 250 euros.
«USA et UE ne savent pas ce qu’ils veulent ! »
La Commission « reconnaît elle-même que si l’OCM se traduisait par une chute de la production, on verrait des conséquences non seulement socio-politiques en Europe et dans les pays ACP, mais aussi écologiques, notamment à la Réunion ».
De l’autre côté, Paulo Estivallet de Mesquita, conseiller à la mission du Brésil auprès de l’OMC et de l’Onu à Genève, a expliqué que le Brésil reproche aux États-Unis et à l’UE de s’opposer à la libéralisation des échanges agricoles alors qu’ils demandent la libéralisation des secteurs industriels et des services. « On a laissé les subventions dans le secteur agricole, alors qu’elles ont été proscrites dans le secteur industriel ». Les États-Unis et l’UE ne « savent pas ce qu’ils veulent», a dit en substance le représentant brésilien.
Le scénario européen qui sera retenu est loin d’être tranché. Il ne sera connu qu’en juillet, au mieux. Une fois arrêté, il sera discuté jusqu’à la fin de l’année.