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Quelle agriculture face à la sécheresse ?

Utilisé en alimentation animale, le sorgho ferait figure de planche de salut. Autre candidat, le tournesol.

Pour devenir moins vulnérable à la sécheresse, l'agriculture ferait mieux de renoncer à la monoproduction et de promouvoir des cultures encore marginales, mais résistantes au manque d'eau, comme le sorgho, conclut une expertise commandée par le ministère de l'Agriculture, parue hier. « Un panier de systèmes de culture peut rapporter un peu moins qu'une monoculture irriguée en année normale, mais éviter de fortes pertes en année exceptionnelle», soulignent les experts de l'Inra.

Le rapport recommande aux pouvoirs publics d'établir pour chaque bassin versant un bilan hydrique, en croisant les trois paramètres que sont les précipitations, les sols et les systèmes de culture dans cette zone. De telles études permettraient la mise en place d'accords de gestion volumétrique de l'eau, basés sur la solidarité entre les parties prenantes.

Tarification de l'eau

Pour les récalcitrants, les experts prônent les vertus pédagogiques du relèvement, à un niveau « modéré », des prix de l'eau. Cette mesure « se justifie dans des situations de fort individualisme des irrigants, lorsque ceux-ci sont peu conscients des enjeux locaux de partage de l'eau à l'échelle du territoire », font-ils valoir. Une telle tarification pourrait aussi servir de signal de la rareté de la ressource pour l'agriculteur. La tarification de l'eau, qui pourrait être modulable en fonction de la rareté, devra être élaborée suffisamment tôt « avant la campagne, pour que les irrigants puissent la prendre en compte dans leurs choix d'assolement ».

Les experts estiment par ailleurs que « des marges importantes de progrès » existent dans la sélection de variétés moins gourmandes en eau. On sait déjà produire des maïs moins sensibles au manque d'eau pendant la période critique de la floraison. « On pourrait donc dès maintenant envisager une réduction de l'irrigation pendant cette phase», note le rapport. Les cultures d'hiver pourraient être encouragées, car elles présentent l'avantage de croître lorsque les pluies sont abondantes et l'évapotranspiration réduite. Pour les cultures d'été, la mise au point de variétés précoces ou à cycle végétatif court peut être envisagée.

« Les pistes les plus intéressantes » sont offertes par les espèces à fort enracinement, au feuillage réduit (minimisant la transpiration) et tolérantes à la sécheresse, en particulier le tournesol et le sorgho. Les variétés précoces de tournesol sont d'excellentes candidates à un assolement alternatif en cas de sécheresse. Cette culture est toutefois handicapée par sa faible productivité. Le sorgho offre une marge brute assez voisine, mais se posera le problème de la structuration de la filière.

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