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Quel surcoût pour les filières non-OGM ?

A l'avenir, le maintien de filières non-OGM se payera. Et pour certaines, ce sera au prix fort. C'est en substance la conclusion de l’étude The global GM market : implications for the european food chain, rendue publique hier. Elle examine notamment le coût d'une telle politique. «A l'avenir, maintenir une politique non-OGM va devenir de plus en plus difficile, notamment pour les utilisateurs de soja, qui auront peut-être à revoir leurs positions», explique Graham Brookes, l'un des auteurs de l'étude reconnu pour son indépendance. Cette affirmation s'appuie sur l'omniprésence, au niveau mondial, du soja OGM, et sur le poids croissant du maïs OGM. Economiquement parlant, un soja certifié non-OGM coûte entre 4 à 10% plus cher qu'un soja génétiquement modifié. Ce différentiel de coût atteindrait entre 6 et 10% pour l'alimentation de la volaille, se transformant en fin de chaîne en chute des profits de 9 à 29% en cas de maintien du non-OGM. « Sur des secteurs ou les volumes sont forts et la rentabilité faible, cela pèse. Un tel foyer de perte peut difficilement être absorbé par des distributeurs ou des filières comme Carrefour, ou le Label Rouge», estime Graham Brookes, qui cite le secteur de la viande, alimentation animale oblige.

Mais pour les produits transformés, un autre aspect n'est pas à négliger. Il s'agit de la présence de nombreux micro-organismes issus d'OGM (enzymes, intermédiaires de réaction), qui ne se retrouvent pas dans le produit fini. De ce fait, ils ne sont pas mentionnés sur l'étiquetage. « La législation européenne n'est pas claire à ce sujet», déclare Neville Craddock, co-auteur de l'étude. Mais en cas de modification des textes, de nombreux produits de bouche pourraient se retrouveraient affublés d'une étiquette OGM. « Nous ne disons pas que les cultures non-OGM vont diminuer. Nous indiquons que le coût économique des semences OGM va se réduire. Ensuite, c'est le marché qui jouera» déclarent MM Brookes et Craddock. Si l'intégration des OGM se traduit en bout de chaîne par des baisses de prix, le comportement des consommateurs pourrait se modifier. En période de régression du pouvoir d'achat, le sacro-saint prix ne prendrait-il pas le dessus sur le rejet des OGM ?

Rédaction Réussir

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