Quatre leviers pour « rendre les PME plus sexys »
> Jeremy Lamri, président de Le Lab RH et PDG de Monkey Tie.
Les Marchés Hebdo : Pourriez-vous dire en quelques mots en quoi consiste la démarche Le Lab RH ?
Jeremy Lamri : Créé il y a un an, Le Lab RH, c'est la « market place » de l'innovation RH. On rassemble plus de 165 start-up et nous avons déjà travaillé avec une vingtaine d'entreprises dont Engie, Axa, le Crédit agricole, Natixis, la BNP. On se sert de l'expérience acquise auprès de ces entreprises pour mettre en place des bonnes pratiques transmissibles à l'ensemble des entreprises. Nous avons trois grands pôles : think tank (sur les thèmes du futur au travail, bonheur au travail, l'entreprise libérée et l'entreprise inclusive), do tank (missions de conseil via les différentes start-up membres) et share tank (partager les bonnes pratiques entre les DRH).
LMH : L'agroalimentaire peine à attirer de jeunes talents, quelles solutions peuvent facilement mettre en place les PME ?
J. L. : C'est l'industrie de manière générale qui pêche. Elle a une image poussiéreuse face à Google ou Facebook. Pour rendre leurs PME plus sexys, les patrons disposent de quatre leviers. Il faut être présent sur des sites comme Welcometothejungle ou Jobteaser et y présenter son entreprise en mettant en avant des témoignages. Il faut aussi travailler les compétences des RH, en webmarketing et en psychologie. Il ne faut pas considérer le candidat comme une espèce à part mais comme un client. Dans le processus de recrutement, il faut réfléchir à l'expérience candidat : « on a ce qu'on mérite ». Dans l'annonce, y a-t-il un « effet whaou ! » Il faut être en phase avec son temps, être présent sur les réseaux sociaux. Il faut aussi penser aux candidats refusés et s'en servir comme ambassadeurs. Des entreprises comme Poult ont réfléchi à l'expérience collaborateur. Et puis, il faut restaurer une culture d'entreprise, rendre sa mission un peu plus noble.
LMH : Recruter c'est bien, mais comment comment garder ses talents ?
J. L. : Je vous ai donné la réponse. Aujourd'hui, pour une PME c'est assez illusoire de promettre de grandes perspectives de carrière, mais il faut jouer sur la responsabilité, la taille humaine, la flexibilité. Et pourquoi pas, mettre en avant son côté start-up.