Quand l’INRA s’en prend à « l’ogre » des productions animales.
Le département « sciences pour l’action et le développement » de l’INRA, qui tâche d’orienter ses recherches vers des solutions de développement durable pour l’agriculture vient encore de s’illustrer. Dans le dernier numéro de son bulletin, « façsade », Jocelyne Porcher, une chercheuse venue du Laboratoire de Psychologie du Travail et de l’Action, se livre à un réquisitoire violent et manichéen contre les conditions « industrielles » de transport et d’abattage des animaux qui « ruineraient le travail patiemment réalisé préalablement » par les gentils éleveurs alternatifs (bio, labels, vente directe). « Il est possible (…) que le transport et l’abattage industriels des animaux issus de systèmes non industriels soient encore plus traumatisants pour ces animaux que pour les autres, car ils n’ont pas « l’habitude » d’être confrontés à l’indifférence et à la violence (…)», croit-elle savoir. L’industrie de la viande, voilà l’ennemie ! Aussi la chercheuse a-t-elle imaginé avec un designer un véhicule de transport tout confort (dont le modèle et la marque ont été déposés par l’Inra) censé « rompre avec la représentation péjorative de la bétaillère » (sic). Et quand la réglementation autorisera l’abattage à la ferme, on pourra adjoindre à cette bétaillère très politiquement correcte un module d’abattage, mis à la disposition de groupes d’éleveurs et de transformateurs « durables », imagine Jocelyne Porcher. Cet article ubuesque se termine par la mise à mort rêvée du « système » de l’industrie de la viande, notamment bretonne. « Plus le colosse est grand et plus fragile est son équilibre », espère Jocelyne Porcher, avant de rêver tout haut : « Qui sait si ce petit camion ne contribuera pas... à écraser les pieds de cet ogre des « productions animales » industrielles et à le faire un jour basculer ?» Beauté du service public : les imbéciles instruits peuvent y publier impunément des énormités.