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Quand les semenciers vantent les bienfaits des OGM

Pioneer organisait mercredi, à Toulouse, un colloque riche en témoignages, sur les bénéfices apportés par les biotechnologies végétales, devant un auditoire de professionnels déjà convaincus.

Organisé par DuPont-Pioneer Hi Bred, afin « d’échanger sur le rôle positif des biotechnologies pour répondre à la demande croissante de semences », le colloque toulousain a tenu ses promesses. Tout d’abord en présentant le témoignage de producteurs de pays en voie de développement. Sabina Khoza, éleveur de 200 000 volailles en Afrique du Sud et productrice de maïs, est passée au maïs Bt pour protéger sa production des attaques des insectes foreurs. Son rendement a augmenté de 27 q/ha, ce qui lui a permis de racheter des terres (100 ha aujourd’hui). « L’objectif du gouvernement sud-africain est de nourrir la population et il a donné l’opportunité à ses agriculteurs d’accéder aux biotechnologies, explique-t-elle. Ils sont 11 000, aujourd’hui, à les utiliser. » Aux Philippines, pays qui a autorisé les OGM en 2002, les rendements ont doublé et les traitements pesticides ont été fortement réduits, bien que « les problèmes de résistance des insectes obligent à utiliser encore quelques insecticides », reconnaît Edgar de Luna, maïsiculteur philippin.

En 2006, grâce au maïs Bt, Gonzalo Niubo Mir, agriculteur en Catalogne, a augmenté son rendement de 30 %. « En cinq ans, toutes les exploitations OGM du secteur ont vu leur production progresser de 15 à 20 %, indique-t-il. Le grain est de meilleure qualité, mais aussi le fourrage, ce qui est important pour l’alimentation animale. L’utilisation des OGM est libre et nous n’avons pas de problème de coexistence, ni de croisement avec les cultures conventionnelles. » En Espagne, où les producteurs français ayant cultivé du maïs Bt ont majoritairement livré leur production, l’utilisation d’OGM pour l’alimentation animale semble largement acquise. « Pour l’alimentation animale, le seul paramètre dont nous tenons compte, c’est le prix, peu importe que le maïs soit OGM ou non », confirme Jorge de Saja, directeur de la CESFAC (Confédération des aliments composés pour animaux). « Après avoir testé 80 ha de Bt, en 2005, et avoir obtenu des rendements de 8 à 30 q/ha de plus qu’avec le maïs conventionnel, fortement attaqué par la pyrale, nous sommes partis sur 80 % de surfaces en Bt en 2007, indique René Jacob, directeur du Comptoir Durand. Nous avons tout classé en OGM à la récolte (y compris les 20 % conventionnels) et exporté comme tel en Espagne. » Une solution qui évite en effet d’avoir à stocker les récoltes séparément et à assurer une traçabilité. « Il faut abandonner l’idée qu’on pourra continuer à fournir des aliments 100 % non OGM, précise Arnaud Bouxin, secrétaire général adjoint de la FEFAC (Fédération européenne des fabricants d’aliments composés). Le Brésil continue à produire 40 % de soja non OGM, mais on ne peut pas le qualifier de “non OGM”, car il contient toujours environ 1 % d’OGM. »

Pas de témoin sur l’alimentation humaine

Les fabricants d’aliments (NDLR : aucun représentant de l’industrie agroalimentaire humaine n’était présent) ont également souligné leur situation délicate, en Europe, résultant d’un manque de synchronisation entre les progrès scientifiques outre-Atlantique et les autorisations européennes. « Les Etats-Unis viennent d’emblaver leurs surfaces de soja avec des semences comportant trois nouveaux évènements OGM non encore autorisés en Europe, et qui ne le seront certainement pas d’ici la récolte, poursuit Arnaud Bouxin. La Chine et le Japon ont approuvé ces nouvelles variétés de soja, il risque donc de ne plus y avoir de soja américain pour l’Europe. La filière française a perdu 2 Mds d’euros en 2007, car elle n’a pas pu importer de maïs américain et argentin. En 2008, ce sont 200 Mds d’euros qui pourraient être perdus par la filière européenne. »

Les fabricants d’aliments comptent aussi sur les biotechnologies pour trouver des composants de substitution aux farines de poisson et « des éléments de 2 e génération avec des protéines améliorées » . Pioneer a annoncé l’investissement de 600 M US$ de DuPont Recherche AG & Nutrition, en 2008, dans ses activités de recherche.

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