Quand le commerce équitable profite de l’élan du bio
« Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable lui assurant ainsi qu’à sa famille, une existence conforme à la dignité humaine ». C’est en vertu de ce principe de la Déclaration universelle des droits de l’homme qu’est né le commerce équitable. Il s’agit donc de payer les producteurs des pays en voie de développement sans prendre en considération les variations des cours mondiaux. Le salaire devient stable et permet de sortir d’une économie de subsistance. On précise que seul les pays en voie de développement peuvent parler de commerce équitable puisque dès lors qu’un pays passe du côté des pays développé la désignation n’est plus la même.
Ainsi, comme on l’explique chez Rapunzel France qui affiche la marque « hand in hand », la Turquie ne fait plus partie de la famille du commerce équitable. Le «salon de l’agriculture biologique et des produits au naturel» présentait du 23 au 27 septembre à la Cité des sciences à Paris un certain nombre de stands arborant l’enseigne «commerce équitable ». Nourriture biologique, potions souvent imbuvables mais « très saines », jus d’orties, séances de relaxation et vêtements purement naturels y cohabitaient. Le stand Guayapi tropical, importateur français qui affiche le label « commerce équitable SATERE-MAWE » proposait une plus grande variété de produit que le traditionnel triptyque café, thé, chocolat.
La monoculture dénoncée
Ces «alter-mondialistes» ont installé une usine au Sri Lanka où ils emploient une main-d’œuvre locale pour fabriquer des compléments et plantes alimentaires souvent énergisants. De nouveaux produits tels que des boissons, des « douceurs » (miel, friandises…), des thés et des épices mais aussi une large gamme de cosmétique étaient exposés pour l’occasion.
Guayapi tropical est aussi partenaire du « Forest Garden Program », label de biodiversité, du label « AB » (agriculture biologique) et « bio et éco » (pour la cosmétologie) qui selon une commerciale de l’entreprise doivent aujourd’hui forcément accompagner celui du commerce équitable. Le problème de ce dernier serait sa tendance à développer des monocultures quand le biologique renouvelle l’écosystème, augmente la richesse et la bio-diversité locale.
Le commerce équitable, à la mode depuis quelques années maintenant, ne travaillerait que sur des denrées issues de l’esclavage sans renouveler les cultures. Les « vrais de vrais » de l’équité doivent donc afficher plusieurs logos pour se montrer à la page. Max Havelaar et les autres n’ont qu’à en prendre de la graine !