Quand la truite de source se fait label
Initiée par deux entreprises piscicoles, l’une dauphinoise, l’autre landaise, elle vise à faire reconnaître les qualités d’un poisson en mal d’image. Objectif : produire à court terme près de 1 200 tonnes de poissons labellisés par an. La filière aquacole, qui reste à l’heure actuelle une industrie de niche au regard de la pêche traditionnelle, cherche à redorer son image et faire valoir la qualité de ses produits. Obtenir le Label Rouge y participe. Les deux entreprises à l’origine de la certification de la truite Arc-en-ciel - les piscicultures Charles Murgat (2,3 millions de CA - effectif de 20 personnes) et Viviers de France (70 millions de CA - effectif de 300 personnes) - viennent de décrocher le précieux label, après cinq ans de procédures. « Nous sommes, pour le moment, les deux seuls producteurs à détenir ce label mais le cahier des charges reste ouvert. Les futurs prétendants doivent obligatoirement posséder une source située à moins d’un kilomètre de l’entrée des premiers bassins d’élevage car le recyclage de l’eau est interdit. En France, seule une dizaine d’éleveurs sur les 500 que compte la filière sont concernés ! » expliquent les frères Laurent et Vincent Murgat, codirecteurs de la pisciculture du même nom et quatrième génération d’éleveurs.
13 % du marché éligible
Sur une production totale annuelle de truites Arc-en-ciel estimée à 37 000 tonnes par an, 5 700 tonnes, soit 13 % du marché de la truite, sont potentiellement éligibles. Pour le moment l’objectif est d’en produire 1 200 tonnes par an. « Dans un premier temps, 1/5 e de notre production de truites va être labellisée, soit 1 000 tonnes : son coût de revient est 20 % plus élevé que celui d’une truite standard. En termes d’investissements, les postes les plus importants concernent essentiellement la sélection des espèces (très stricte) et les coûts liés aux audits et contrôles auxquels nous sommes soumis » ajoute Arnault Chaperon, p-dg de Viviers de France. Vendue prochainement aux alentours de neuf euros le kilo, soit deux euros plus cher que la truite standard, les premières “truite de source Label Rouge” arriveront sur les étales dès la deuxième quinzaine du mois de mars. La grande distribution semble déjà intéressée…