Quand la transformation s’implique dans l’amont
Il ne peut pas y avoir d’agroalimentaire fort sans agriculture forte. C’est en substance l’un des messages qui est ressorti des nombreux rapports et études sur la compétitivité des entreprises agroalimentaires. Même s’il semble peu attractif d’investir dans l’amont agricole, progressivement les industriels commencent à en voir l’intérêt. Si certaines entreprises s’y sont investies depuis longtemps, à l’instar de Meralliance qui a créé des filières Label Rouge pour se différencier de ses concurrents, une accélération du mouvement dans ce sens se profile. L’objectif principal reste de sécuriser l’approvisionnement, tout du moins d’une partie des achats en matière première. L’étude réalisée par le cabinet Oliver Wyman pour l’Ania évoquait notamment le renforcement du partenaire agricole comme avantage compétitif. Il cite en particulier le groupe Sphère, spécialisé dans l’emballage des produits alimentaires et des déchets. Ce dernier a relancé la production de pommes de terre industrielles dans la Marne et redressé une usine d’amidon en coopération avec des agriculteurs. Et ce phénomène semble atteindre la distribution française – Carrefour veut créer un fonds de conversion à l’agriculture biologique –, mais aussi d’autres pays européens. Récemment, le distributeur anglais Sainsbury’s a annoncé un investissement de 62,8 millions de dollars pour les trois années à venir dans les filières des viandes bovine, ovine et porcine, des œufs, du poulet, du fromage et des céréales.