Quand la Sécu fait dans la prévention alimentaire
Pour la deuxième fois, la caisse d’assurance-maladie du Mans organisait trois jours de débats « citoyens » autour du concept de santé active, les 19, 20 et 21 octobre derniers. « Le concept de santé active, c’est donner aux gens les moyens d’agir en prévention pour ne pas tomber malade », résume Patrick Negaret, directeur de la CPAM du Mans. Car la prévention, c’est autant de médicaments dépensés en moins. « Nous ne pouvons pas dire que telle action d’information sur l’équilibre alimentaire a conduit à une baisse de tant de pourcents de soins. Mais depuis le lancement du concept avec des conférences régulières, des manifestations plus importantes comme ce forum et notre boutique, lieu de rencontre et d’échange en centre-ville, nous voyons que la Sarthe est bien placée : nos dépenses de santé croissent de façon bien inférieure à celle des autres départements » souligne le dirigeant.
Il a d’ailleurs lancé une étude épidémiologique avec les mathématiciens de l’université du Maine auprès de plusieurs centaines d’assurés afin de quantifier les effets positifs sur le comportement individuel. Concentrés cette année autour de la santé dans l’assiette, ces trois jours ont rassemblé plus de 16 000 personnes, entre les ateliers pour lire les étiquettes ou s’alimenter quand on est diabétique, les grands débats (agriculture et santé, alimentation et plaisir) et les conférences (rôle et l’alimentation dans les cancers, les allergies et les troubles neurologiques par exemple). Du Dr Belpomme, aux propos tempérés dans le débat tant par les toxicologues que par les épidémiologistes (comme le Dr Hill) à Jean-Pierre Coffe qui réaffirme l’importance du plaisir, le programme couvrait les principaux sujets d’actualité : crise de l’expertise, coût de l’alimentation (avec des ateliers de cuisiniers pour comprendre comment cuisiner simple et peu cher)…
Nestlé Waters côtoie les anti-OGM
Les stands laissaient d’ailleurs, aux côtés d’associations de protection de l’environnement (et anti-OGM), quelques places à l’industrie. « Le financement ne vient pas des stands, nous avons invité Nestlé Waters et Unilever car l’industrie a aussi des choses à dire » souligne Patrick Negaret. Christian Rémésy de l’Inra était chargé du rôle de grand témoin. Pour lui, des manifestations de ce genre sont importantes pour informer le consommateur et lui faire prendre conscience de l’importance de ses choix comme pour lancer de vrais débats citoyens. Il appelle d’ailleurs de ses vœux un vrai Grenelle de l’alimentation sur le modèle du Grenelle de l’environnement.