Quand la protection animale fait la pub des signes de qualité
Généralement vantés dans le domaine du goût, les produits Label Rouge et Agriculture biologique, viennent de recevoir indirectement une nouvelle distinction avec la publication de la première étude française sur « le bien-être animal et les signes de qualité », œuvre de la PMAF (Protection mondiale des animaux de ferme). L’association de défense des animaux a comparé les conditions régissant un élevage standard et les élevages bio et Label Rouge, pour un verdict sans appel. Selon la PMAF, un « gouffre » sépare l’élevage intensif de l’élevage sous signe de qualité, à la faveur de ce dernier. Pour arriver à cette conclusion, de nombreux facteurs ont été étudiés, des conditions de logement des animaux à leur croissance, en passant par les conditions de transport ou leur régime alimentaire. « Cette étude est un plébiscite des signes de qualité », affirme Ghislain Zuccolo, directeur de la PMAF et habitué des joutes médiatiques. « Nous voulons encourager les gens à donner leur préférence à ces produits, dont les avancées sont assez importantes vis-à-vis de l’élevage intensif ». Cependant, M. Zuccolo estime que des efforts peuvent encore être faits en bio, sur le transport et les conditions d’abattage. « Le Label Rouge a été plus loin dans ces exigences, et souvent le transport est limité, soit en kilométrage soit en durée », ajoute le directeur de la PMAF, qui présentait il y a un an une petite brochure destinée à renseigner et aider les brigades de gendarmerie lors des contrôles effectués sur des transporteurs d’animaux. Très bien accueillie, cette brochure a d’ailleurs été recommandée par la Gendarmerie Nationale ... qui l’a distribuée à toutes ses brigades.
Le ministère s’est déclaré intéressé
L’étude sur « le bien-être animal et les signes de qualité », fraîchement imprimée, compare en 13 fiches le cahier des charges du Bio et du Label Rouge face à l’élevage classique pour les différents animaux (canard, veau, dinde, poulet, etc.). Le foie gras est toutefois mis à l’index par la PMAF, qui refuse les méthodes de gavage. Quelquefois taxé d’encouragement au végétarisme, M. Zuccolo affirme avant tout « vouloir promouvoir les bonnes pratiques d’élevage. Nous souhaitons encourager le bien-être animal, et le développement des marchés sous signe de qualité y répond» ajoute-t-il. L’étude cofinancée par la fondation pour une terre humaine, est diffusée à 4 000 exemplaires, accompagnés de 25 000 dépliants reprenant de manière synthétique les points forts développés. « C’est un travail que nous souhaitons mettre à jour, pour suivre l’évolution des cahiers des charges des différents signes de qualité. D’ailleurs, la Commission des labels du ministère de l’Agriculture s’est déclarée intéressée par notre étude », note M. Zuccolo. En l’envoyant aux lycées agricoles ainsi qu’aux enseignes de la grande distribution (française et européenne), la PMAF espère sensibiliser le plus grand nombre, notamment les pays du Nord conscients de ces problématiques et plutôt enclins aux importations durant l’hiver.