Quand la féverole grignote le pois
Il est des cultures qui se développent ou s’estompent parfois d’une campagne à l’autre avec une discrétion qui fait que l’on est peu tenté d’en parler. Pourtant, elles jouent souvent un rôle dans le revenu de l’exploitation en voisinant avec les grandes cultures plus traditionnelles. Ces engouements ou ces désaffections rapides vis-à-vis de certaines productions sont généralement la conséquence d’une évolution de marché qui se sera montrée incitative ou dissuasive. C’est le cas de la féverole passée de 16 000 hectares en 1999 à 79 000 hectares en 2004, avec une forte accélération depuis 2002 et progressant encore de 6,5 % cette année avec 84 000 hectares. Certes, de telles superficies ne sont pas impressionnantes comparées aux grandes surfaces céréalières, voire à celle de l’autre grande plante protéagineuse, le pois, qui couvrirait cette année 340 000 hectares mais qui, contrairement à la féverole, régresse (100 000 hectares perdus en 5 ans). Le développement de la féverole se manifeste surtout dans les grandes régions traditionnellement productrices de pois, Nord et Est et s’inscrit dans celui du débouché Égyptien. La France y est devenue très concurrentielle. Ainsi, pour la campagne 2004-2005, les ventes de féveroles pour la consommation humaine à l’Égypte devraient atteindre quelque 200 000 tonnes sur une production de 375 000 tonnes et elles s’avèrent très rentables. Alors que l’exportation se révèle comme la vocation de la féverole, le pois se recentre sur le marché intérieur et le Nord de l’UE.