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Quand Cochon de Bretagne séduit l’Ardèche

Alain Dutertre, Pdg de la société Debroas (Ardèche) vient d’annoncer un partenariat avec la marque des producteurs de porcs « Cochon de Bretagne ». Le petit industriel, à la tête d’un groupe dédié à la charcuterie sèche (1 500 tonnes, 15 millions d’euros de CA), fait le pari d’une identification de l’origine de la viande.

Les Marchés : Quel type de partenariat avez-vous noué avec Cochon de Bretagne ?

Alain Dutertre : J’achète chez Bigard les morceaux de « Cochon de Bretagne » (abattus par ses soins) dont j’ai besoin. Il me les livre via la plate-forme logistique qu’il possède près d’Avignon, à une heure et demi de mon usine. Un cahier des charges a été défini entre Debroas et « Cochon de Bretagne », et trois références sont actuellement mises sur le marché – une saucisse courbe, une saucisse droite et un saucisson-, à la marque « Cochon de Bretagne ». Mais sur l’étiquette figure aussi « fabrication artisanale par Debroas, artisan charcutier » et la mention fleur naturelle (de pénicillium) qui développe sur la peau une moisissure veloutée et bleutée. Nous prévoyons de vendre 60 tonnes cette année, et 130 tonnes à trois ans.

Les Marchés : Pourquoi vous êtes vous tourné vers les Bretons pour votre approvisionnement, alors que la fabrication artisanale dont vous dites être le garant (viande fraîche, boyaux naturels, hachage plus tôt que curetage, etc.) peut être considérée comme antinomique d’une matière première issue d’élevages industriels ?

Alain Dutertre : Je ne trouve plus suffisamment de cochons dans ma région. Lorsque j’ai repris cette affaire (Debroas NDLR), en 1997, la production locale suffisait. Après plusieurs agrandissements et le rachat d’une société en Savoie, il fallait aller plus loin chercher des animaux. Beaucoup de mes collègues se tournent naturellement vers l’Espagne. Et tracent leur viande en origine UE.

Moi, je suis fils de paysan, breton de surcroît. Je paie un surcoût, mais au moins j’identifie ma matière première. En plus, « Cochon de Bretagne » intègre de l’éthique dans son cahier des charges, avec des critères sur l’alimentation, l’environnement et le bien-être. Je pense que cette marque peut m’aider à me développer. Les produits ne sont pour l’instant distribués que dans des points de vente bretons : les 40 Leclerc de l’Ouest, 3 Super U, quelques Casino et Auchan. La région parisienne devrait rapidement suivre pour toucher les Bretons qui y vivent.

En fait, nous ne savons pas encore quel sera l’écho de cette gamme auprès de la clientèle. Mais on peut très bien y ajouter de la rosette ou du jésus. ( Ndlr : Cochon de Bretagne y ajoutera du jambon fumé dès avril.)

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