Pyrobio Energy+ ouvre la porte à la pyrolyse
Pyrobio Energy+ fut le premier projet labellisé le 27 avril 2006 par le pôle de compétitivité Industries et Agro Ressources des régions Picardie et Champagne-Ardenne (pôle IAR). « C’est l’un des quinze pôles de compétitivité français à vocation mondiale qui a déjà labellisé 16 projets correspondant à 40 millions d’euros », a expliqué Daniel Thomas, vice-président, à l’occasion des journées du printemps de l’industrie organisées du 17 au 25 mars en Picardie.
Développé conjointement par le groupe Tereos, Finaxo Industrie et le Centre de Valorisation des Glucides d’Amiens, Pyrobio Energy+ doit permettre à terme de valoriser énergétiquement les déchets ultimes obtenus notamment lors des réactions de fermentation de biomasse. La pyrolyse permet en effet de produire des gaz venant se substituer aux énergies fossiles ainsi que des matières minérales.
Les premiers essais ont été menés à partir de vinasses de sucrerie dans un pilote installé dans les locaux du CVG d’Amiens et pouvant traiter 15kg de vinasses par heure. Dans les jours qui viennent, Tereos devrait décider d’implanter un pilote plus important sur son site d’Origny (250 kg/h pour un investissement d’un million d’euros) avant un éventuel développement industriel dans une unité qui pourrait traiter cinq tonnes de vinasses par heure.
Pas de gaz à effet de serre
Avantages de cette technique de pyrolyse ? « Il s’agit pour nous de minéraliser au mieux toute biomasse, de produire une énergie ne produisant pas de gaz à effet de serre et ne rejetant pas de dioxine, ni de métaux lourds », souligne Pascal Colignon, le gérant de Finaxo Industrie. Cette PME de 42 personnes, implantée à Fismes (51), est un partenaire des leaders mondiaux du traitement de l’eau possédant un savoir-faire dans le domaine de la décantation et de la potabilisation des eaux. « Notre technologie consiste en une décomposition thermochimique des matières organiques en absence d’oxygène par l’utilisation d’un lit de billes d’acier chauffées à plus de 450°C permettant ainsi la production de gaz ! », rajoute Pascal Colignon. Car tout l’intérêt du système réside dans ce transfert ultra-rapide de la chaleur au cœur de la matière traitée !
Quant au Centre de Valorisation des Glucides, c’est « le pourvoyeur d’idées et de programmes de développement dans la chimie du végétal. Disposant d’un budget annuel de 2Meuros, la chimie verte représente 60% de nos activités », explique Philippe David, chef de projet de ce centre de transferts de technologie.
Le projet Pyrobio a été labellisé pour une période de deux ans pour un budget de 4 millions d’euros et travaille depuis le départ sur la valorisation des vinasses, principal co-produit de la filière bioéthanol de Tereos obtenu sur le site de la nouvelle distillerie d’Origny. Mais à terme, le procédé peut s’appliquer à n’importe quelle biomasse. « La nouvelle distillerie d’Origny devrait produire environ 100 000 tonnes de vinasses par an qui, si elles sont valorisées par pyrolyse, permettraient d’économiser 11 000 tonnes d’équivalent pétrole », explique Philippe Roux, chef du projet chez Tereos et aussi directeur d’Arthenay.