Pulpe de betteraves : l’Usica s’interroge sur son avenir
L’assemblée générale de ce groupe réunie le 24 juin sous la présidence de Jean-Pierre Gachot a fait le point d’une campagne 2003-2004 atypique à son niveau comme au plan national. Une campagne marquée par la sécheresse de l’année 2003, provoquant des besoins inattendus et par une baisse de production consécutive à celle de la récolte betteravière.
En 2003-2004, les adhérents de l’Usica ont mis en œuvre 1 015 527 tonnes de pulpes sur pressées (sorties sucrerie) à destination de la déshydratation, soit 24,5 % de moins qu’en 2002-2003 et 452 574 tonnes vers l’ensilage, soit 16 % de moins que pour la précédente campagne. La production de pulpe sèche ressort ainsi à 322 251 tonnes contre 426 590 pour la campagne antérieure.
Inquiétude sur la baisse d’adhérents
Quant au marché, il a subi un véritable bouleversement de tendance avec des prix au plus bas à la fin du printemps 2003 (92 euros la tonne) et une remontée spectaculaire dans les mois suivant sous le double effet d’une accélération de la demande de la part des fabricants d’aliments du bétail confrontés aux besoins des éleveurs privés de ressources fourragères et par la réduction de la production. Les cours ont alors bondi à plus de 130 euros dans un marché peu offrant. Les cours actuels en campagne 2003-2004 se situent autour de 145 euros (voir nos habituelles cotations), mais ne concernent qu’un très faible volume de transactions de complément, tandis que les affaires en prochaine campagne s’engagent sur des bases de prix soutenus mais plus réalistes de l’ordre de 110 euros, mais avec une extrême prudence de la part des utilisateurs rassurés par les premières coupes de fourrages mais s’interrogeant encore sur la prochaine récolte céréalière et sur la reconstitution des stocks fourragers après la canicule de l’an passée. L’interrogation vaut aussi pour la production de pulpes en 2004-2005 compte tenu de la baisse des surfaces betteravière.
Mais en dehors de ces incertitudes conjoncturelles, l’Usica se pose des questions d’ordre structurel avec la réduction du nombre de ses adhérents en relation avec les fermetures d’usines sucrières, les regroupements. « Le renforcement de la coopération dans le paysage sucrier français est une bonne chose, admet le président Gachot, […] mais les conséquences sont à terme la disparition de plusieurs sica». Et une menace pour l’avenir de l’Usica.