Protéagineux : la relance par le prix
Au cours de ces dernières années, la production française de pois et de féveroles a considérablement régressé, cette régression s’étant accentuée de façon encore plus inquiétante entre 2006 et 2007, tombant de 240 000 à 166 000 hectares. Avec des rendements très bas pour la récolte 2007 (s’ajoutant à une baisse de surface de plus de 30 %), la production pour l’actuelle campagne a été estimée par le SCEES à moins de 250 000 tonnes soit 39 % de moins qu’en 2006 et 57,7 % de moins que la moyenne quinquennale 2002/2007.
L’Union nationale interprofessionnelle des protéagineux n’a pourtant pas ménagé ses efforts pour tenter de redynamiser cette culture en jouant notamment sur ses qualités agronomiques, le pois constituant une excellente tête d’assolement. L’argument économique n’était sans doute pas assez probant pour les producteurs qui ont plutôt suivi le choix du colza. C’est pourtant aujourd’hui sur le marché que s’appuie l’UNIP pour inciter à la reprise cette culture.
Sous la poussée de la hausse du prix des céréales, blé fourrager, orge, maïs et du soja, les pois protéagineux ont retrouvé des prix plus attrayants pour les producteurs. Les pois standard sont passés du début de campagne à la mi-janvier courant, de 175 euros la tonne, départ E&L à 250 euros ; à ce niveau de prix, d’ailleurs, le différentiel de l’ordre de 30 euros avec le blé fourrager, calme les velléités d’achats des fabricants d’aliments du bétail.
285 euros la tonne
Mais c’est surtout sur les perspectives de la campagne 2008/2009 que l’UNIP mise pour la relance de la production : « Les premiers prix de marché affichés par les acheteurs à la mi-janvier, en pois (fourrager. NDLR) campagne 2008/09 se situent actuellement à 285 euros par tonne, rendu Rouen, soit 60 à 70 euros par tonne de plus que le blé meunier standard pour la même période. Par comparaison, les écarts de prix moyens observés ces dernières années entre pois et blé se situaient plutôt entre 20 et 30 euros. »
Quant au marché du pois jaune alimentation humaine, exporté prioritairement vers l’Inde et le Pakistan, l’UNIP lui prévoit une belle campagne 2008-2009 : « Le débouché pois jaune pour l’exportation vers les pays tiers est important, notamment vers le sous-continent indien qui a importé 1 million de tonnes de pois canadiens pour l’alimentation humaine en 2006/07. Pour la campagne à venir, la demande de l’Inde est attendue à la hausse. »
Féveroles : prix élevés
En ce qui concerne la féverole, dont l’exportation vers l’Egypte pour la consommation humaine est le principal débouché de la production française depuis 2002/03, l’UNIP prévoit aussi une bonne campagne commerciale : « Les prix ont atteint des niveaux exceptionnels au cours de la campagne 2007/08 ; dans un contexte de pénurie sur le marché mondial (…) ils se situent aujourd’hui à 370 euros par tonne, rendu Rouen », note-t-elle. « Comme en 2007, du fait d’une faible récolte australienne à la fin de 2007 à cause de la sécheresse, l’année 2008 devrait être favorable à la féverole française en terme de prix. Pour la récolte 2008, les premiers prix proposés sur le marché en début d’année sont déjà élevés, puisqu’ils atteignent 320 €/t, rendu Rouen. Ils devraient rester à ces niveaux de prix au moins jusqu’à la prochaine récolte en France et au Royaume-Uni. »