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«Pros» et «antis» de la publicité sur le vin fourbissent leurs armes

Les arguments foisonnent entre «pros» et «antis» pour se faire entendre par le gouvernement. Le débat s’annonce chaud pour la rentrée.

Alors que l’abondance de la récolte 2004 menace d’aggraver la crise viticole, partisans et opposants d’un assouplissement législatif pour la publicité des vins fourbissent leurs armes à la veille de la rentrée. Lors d’un débat organisé cette semaine à Hourtin (Gironde), dans le cadre de la 25e Université d’été de la Communication, les viticulteurs ont appelé à des « mesures favorables vitales », tandis que l’association nationale pour la prévention de l’alcoolisme et des addictions (ANPAA) se disait déterminée « à se battre » pour les contrecarrer. L’été a déjà été marqué par la polémique autour de la nécessité d’informer les femmes enceintes des méfaits de l’alcool et par la remise au Premier ministre du rapport parlementaire baptisé « Livre blanc » qui préconise de différencier le vin des autres alcools pour l’assimiler à un aliment apportant un bienfait nutritif.

Le prochain round est prévu en octobre, avec le débat à l’Assemblée nationale sur le projet de loi sur le développement des territoires ruraux, qui contient un amendement autorisant les régions viticoles à faire de la publicité, déjà voté en mai par le Sénat.

Les viticulteurs espèrent ensuite « redéfinir la place du vin dans la société » dans le cadre du projet de loi de modernisation agricole qui sera présenté en janvier. Objectif : reproduire une loi espagnole de 2003 qui assimile le vin à un aliment. Dans les semaines qui viennent, l’enjeu, pour les « pros » et les « antis », est de se faire entendre par le gouvernement et les députés, avec des arguments diamétralement opposés sur les effets du vin et sur l’impact de la publicité.

« L’Espagne a modifié sa législation après avoir constaté que la consommation de vin avait baissé de 75 à 36 litres par an entre 1981 et 2001, mais que les problèmes d’alcool s’aggravaient, pour la santé et l’ordre public », selon Pau Roca, secrétaire général de la Fédération espagnole du vin, venu à Hourtin soutenir le point de vue de ses collègues français. L’idée est de faire admettre en France, comme outre-Pyrénées, que le vin induit un mode de consommation convivial spécifique, qui entre dans la diète méditerranéenne et dont les effets diffèrent de ceux des alcools forts.

Pour l’ANPAA, ce point de vue relève de « l’ineptie ». « Aucune étude scientifique ne prouve que le vin se distingue en ce qui concerne la violence ou les accidents de la route », souligne le Docteur Benoît Fleury, son vice-président. « Un produit qui ne peut pas communiquer est voué à la disparition », rétorque Annie Poussièlgues, la publicitaire en charge des vins de Bordeaux. « Pour lutter contre les accidents de la route, on ne demande pas aux gens d’arrêter de conduire, et pour le SIDA, on ne préconise pas d’arrêter de faire l’amour», résume-t-elle. Un argument qui se défend…

Pour le sénateur UMP Gérard César, grand pourfendeur de la Loi Evin, « la législation actuelle fait le jeu de l’alcool et des produits industriels ». Comme lui, les viticulteurs assurent que « leur but n’est pas de pousser les consommateurs à boire plus, mais à boire mieux », pour « préserver un patrimoine historique et culturel».

Les médecins alcoologues, eux, soulignent que la France compte 5 millions de consommateurs excessifs d’alcool et que le vin peut induire une dépendance, comme toute autre boisson alcoolisée.

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