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Produits de la mer : un effet-dollar pénalisant

La faiblesse de la monnaie américaine handicape l'activité de Makfroid-Makimpex sur le marché mondial.

Une semaine après la fin de la grève de la pêche, l'industriel Makfroid-Makimpex (Douarnenez, Finistère) fait part de son pessimisme sur son activité centrée sur le commerce international de poissons bleus transformés et congelés. Depuis plusieurs mois, son président Robbert Kraaijeveld voit ses marges se réduire au gré de la montée de l'euro vis-à-vis du dollar. Car c'est le billet vert qui sert de monnaie d'échange sur les marchés mondiaux du poisson.

Baisser les prix pour garder les marchés

Cette société de vingt-cinq permanents et autant d'intérimaires traite chaque année près de 10 000 tonnes de poissons bleus évidés et/ou filetés via Makfroid, Makimpex se chargeant de commercialiser le poisson dont 60 % sont exportés. Dans le détail, il vend hors d'Europe 95 % des sardines et des chinchards et oriente le maquereau principalement sur le marché européen. Avec un euro qui tourne depuis le début du mois de novembre autour de 1,46-1,47 dollar contre 0,82 dollar en 2000, son plus bas niveau historique depuis le lancement de la monnaie européenne, Makfroid-Makimpex perd du terrain vis-à-vis de ses concurrents.

Mak Impex n'a d'autre alternative que de baisser son prix de vente pour garder ses marchés. Pour Robbert Kraaijeveld, les calculs sont simples. « En six ans, nous avons perdu entre 20 et 25 centimes d'euro par kilo de sardine valorisé sur le marché mondial », déplore, désabusé, le dirigeant. Seul le Japon accepte de payer chaque année 2000 tonnes de sardines bretonnes plus cher que les prix du marché mondial, car « ils reconnaissent la qualité du poisson capturé à la bolinche », type de pêche pratiqué sur les côtes atlantiques.

Le chinchard ne se définissant que par le prix sur le marché mondial, le dirigeant envisage d'abandonner de commercer cette espèce. Quant au maquereau, ce sont les importations qui taillent des croupières à l'industriel. Pour autant, assure le dirigeant, il n'y a pas péril en la demeure. Mais il s'interroge sur la pérennité de son activité. Il rappelle qu'il a investi 5 millions d'euros en 2002 pour agrandir l'usine à Douarnenez, mais elle fonctionne actuellement en sous capacité.

Si cet industriel venait à réduire la toile, l'impact pour la flotille de bolincheurs qui, de Douarnenez, Saint-Guénolé Penmarc'h, Concarneau… viennent vers l'industriel lui vendre en direct leurs poissons bleus pourrait être rude. Et le marché du frais en subirait les conséquences à la baisse en valeur.

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