Produits de la mer : les Côtes d’Armor luttent contre le marché noir
C’est une première en France : le département des Côtes d’Armor a initié dans la filière de l’économie des produits de la mer une convention signée entre tous ses acteurs visant à réduire le marché noir, par le biais de la lutte contre le travail illégal. Dans ce département côtier qui abrite un des plus grands gisements de coquilles Saint-Jacques de France en baie de Saint-Brieuc, et où les pêcheurs travaillent également les ormeaux et autres poissons nobles, l’administration dresse régulièrement des procès-verbaux pour pêche de produits de la mer non déclarés. Ces produits nobles sont généralement écoulés chez des commerçants peu scrupuleux de leur provenance. Or ce marché parallèle introduit « des situations de concurrence au sein de la filière, (et) a un impact économique direct sur le marché des produits de la mer », décrit la convention. En outre, précise le texte, cette situation empêche « l’évaluation précise des prélèvements effectués sur la ressource halieutique, et perturbe (…) les objectifs de gestion des stocks. » L’Ifremer estime à 1 000 tonnes les coquilles Saint-Jacques pêchées illégalement en baie de Saint-Brieuc, alors qu’un quota annuel de 7 000 tonnes a été ouvert en 2005.
Aussi tous les maillons (ou représentations départementales) de la filière, des plaisanciers aux pêcheurs en passant par les mareyeurs, les hôteliers restaurateurs et les poissonniers, ont-ils signé la convention. Au travers de celle-ci, les signataires reconnaissent les effets positifs des contrôles effectués en ce sens par l’administration, et s’engagent à signaler « aux services de contrôles des cas de fraude portés à (leur) connaissance ».