Proalim regarde le futur avec appétit
Fondée en 1992, Proalim vivait jusqu’à l’année dernière grâce à deux gros clients. Lorsque le dirigeant historique de cette entreprise familiale de produits déshydratés (soupes, sauces, fonds, produits diététiques, crèmes, bouillons, etc.) a pris sa retraite l’année dernière, les nouveaux arrivants ont décidé de passer à la vitesse supérieure. « Jusqu’ici, cela ronronnait », estime Yves Boyer, nouveau directeur général et ancien responsable de business unit chez Nestlé Allemagne.
Dorénavant, Proalim veut s’employer à diluer son chiffre d’affaires (1,9 M Eur) auprès d’un plus grand nombre de clients. Orientée à 80 % vers les collectivités et la RHD, l’activité n’atteint que 20 % pour les GMS (en MDD) et les industries, le nouvel objectif affiché. Si la pénétration sur ce créneau est difficile, elle recèle des avantages, comme une meilleure fidélité. « Le marché de la RHD est presque à saturation, déclare M. Boyer, alors que l’ouverture est plus grande sur les produits alimentaires intermédiaires». Récemment, Proalim a lancé un ketchup déshydraté, et une sauce de nappage chocolat, qui intéressent plusieurs industriels. Sur l’unique site de l’entreprise, basé à Autun (Saône et Loire), la capacité de production de 900 tonnes n’est exploitée qu’à moitié, et peut-être étendue par le simple doublement ou triplement des équipes. Pour la mise au point des recettes, Proalim dispose d’une ingénieure en biologie alimentaire.
Renforcée par une responsable qualité et un cuisinier consultant, l’équipe travaille sur des recettes propres, mais également à façon. Une flexibilité qui a conquis le groupe Rault (distribution en restauration collective et commerciale), Interface (distribution de produits diététiques en milieu hospitalier) ou Délices de la mer. Avec 3 chaînes de conditionnement, Proalim démarre la production à partir de 100 kilos, un seuil intéressant pour les petites IAA. Le déshydraté, avec ses avantages liés au conditionnement et au transport, devrait assurer une croissance du CA « à deux très bons chiffres en 2006 », après une année 2005 consacrée à la prospection. « Les fabricants de denrées qui réussissent sont ceux qui ont le plus de valeur ajoutée, et qui cherchent de nouvelles formules, de nouvelles recettes », assure Yves Boyer.