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Pro Sain veut relocaliser ses matières premières bio


Pour l'approvisionnement de l'industrie, le frein principal reste l'attractivité du marché du frais pour les fruits et légumes bio, notamment la tomate.
Concurrence du frais, offre inexistante, manque d'intérêt pour les contrats, en bio, les entreprises peinent parfois à trouver leur bonheur devant leur porte. Témoignage de Pro Sain.

Relocaliser ses approvisionnements peut parfois relever du doux rêve. Pourtant cela peut-être un levier de productivité et de sécurité. Languedoc-Roussillon Industries agroalimentaire (LRIA) mène depuis deux ans des groupes de travail pour aider les entreprises à trouver plus près de chez elles les ressources dont elles ont besoin. Spécialisée dans le monde des produits alimentaires transformés bio, l'entreprise Pro Sain tente de concentrer ses approvisionnements, sinon dans le département, au moins dans la Région. Notamment pour les filières végétales. Et les freins sont nombreux comme l'explique Soizic Chauvel, responsable des achats. « Toute notre stratégie d'entreprise vise à pouvoir disposer de nos matières premières en France, et mieux encore localement. Mais sur certains produits cela reste très très complexe », regrette-t-elle.

Transformation limitée

« Pour certains, il n'existe pas en France la première transformation dont nous avons besoin, donc nous sommes obligés de nous tourner vers l'importation, parce que nous ne pouvons pas, pour des raisons structurelles, tout transformer chez nous. Nous savons faire pour la ratatouille, mais nous pourrions difficilement gérer l'ensemble des produits en saison. » C'est le cas pour la tomate en pulpe ou en concentré. S'il est possible d'en trouver en origine France, le tarif s'avère souvent dissuasif pour faire entrer l'ingrédient dans une préparation. La concurrence du marché du frais est un autre frein important. « Nous sommes dans le département leader pour les fruits et légumes bio, mais le marché du frais reste très rémunérateur, il a donc la préférence des producteurs. D'un autre côté, nos cahiers des charges sont aussi très précis et spécifiques à notre métier, nous ne pouvons donc nous satisfaire des seuls écarts de tri », ajoute Soizic Chauvel.

Contrats sur plusieurs années

Si la situation est tendue dans les fruits et légumes, elle est, témoigne-t-elle, « plus calme avec le monde de la viande où les partenariats sont bien établis maintenant ». Pro Sain travaille avec la coopérative du département, la Catalane de bétail et viande, sur ces produits. Mais ce qui est valable pour le bœuf ne l'est pas forcément pour la volaille. Pas facile donc de parvenir à ses fins quand on veut relocaliser ses approvisionnements. Alors que les ambitions de l'entreprise sont réelles et ce pour 2015 : 100 % d' approvisionnements en régional et sud de France pour les légumes ratatouille (90 % en 2013), les épinards, le basilic, les légumes secs 22 % en 2013, 50 % espérés en 2015, mais aussi pour les fruits. « Nous essayons d'identifier dans un premier temps les partenaires éventuels, ce que nous pouvons mettre en place comme contractualisation. Nous avons vraiment la volonté de travailler ainsi avec les groupements de producteurs, avec des contrats sur plusieurs années. Et pouvoir travailler avec les producteurs dès les semences, avec des garanties de prix et de volumes. »

PRO SAIN EN CHIFFRES

Installé dans les Pyrénées-Orientales, Pro Sain a réalisé en 2013 un chiffre d'affaires de 11,2 M€. Créée en 1968, elle met en œuvre 48 équivalents temps plein, l'usine ne met en marché que des produits bio. Elle est certifiée ISO 9001 version 2008. Trois gammes composent l'offre : les produits sucrés (confitures, compotes…), les produits salés (plats cuisinés, sauces tomate, raviolis…), et enfin les jus de fruits pur jus. En 2012, Pro Sain a fabriqué 2 250 tonnes de produits finis pour une valeur de 17 millions d'euros. Avec une croissance de 25 % par an enregistrée entre 2004 et 2010.

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