Prix : L’Ania enterre l’accord Sarkozy
L’accord Sarkozy ne survivra pas à la fin de l’année 2004. L’association nationale des industries alimentaires (Ania) en a hier sonné le glas, refusant de signer un texte de Guillaume Cerutti, directeur de la DGCCRF, sur ses modalités d’application. Depuis quelques semaines, on savait que les relations étaient très tendues sur le terrain entre fournisseurs et distributeurs à propos des tarifs 2005. Guillaume Cerutti a réuni plusieurs fois les deux parties pour essayer de trouver un accord.
Lundi, dernier rendez-vous en date, un texte de compromis a été transmis aux parties concernées. De sources concordantes, le texte distingue plusieurs situations : celle où l’industriel stabilise ou baisse ses tarifs, celle où l’industriel augmente ses prix de moins de 1% et celle où il augmente de plus de 1%. Dans le premier cas, la DGCCRF propose que le distributeur contribue à la baisse des prix en réduisant de 1 point ses marges arrière, dans le second, le distributeur baisse ses marges en fonction du niveau de progression (-0,1% pour +0,9% sur les tarifs des industriels, -0,9% pour une hausse de +0,1%) et enfin dans le dernier cas, il n’est pas prévu de baisse ni de gel des marges arrière. « Cette situation est inacceptable», juge l’Ania, qui a refusé de signer cet accord L’Ilec ne l’a pas signé non plus.. Selon l’association d’industriels, dans ces conditions, la baisse de 1% des marges arrière ne toucherait que 6% des industriels, les autres 94% pratiquant des hausse de prix pour compenser « une hausse exceptionnelle du coût de certaines matières premières (acier, porc, café, énergies...)».
L’Ania estime que les distributeurs ne respectent pas leur engagement de baisser les marges arrière. De l’autre côté, les distributeurs reprochent aux industriels de ne pas respecter l’accord du 17 juin en augmentant trop leurs tarifs (l’accord parlait de modération tarifaire). « A ce jour, plus de 70% des tarifs émis par les industriels se situent nettement sous la barre des 2% (ndlr : soit en dessous de l’inflation)», se justifie l’Ania. « On est très déçus. On a tous des problèmes de coûts, mais on ne peut pas faire un mouvement d’aller et retour aussi rapide, en augmentant de 2% les prix après les avoir baisser en septembre», rétorque Jérôme Bédier, président de la FCD.