Prix et export au plus haut
Le fait que la France n’ait pas été retenue dans le dernier appel d’offres égyptien n’inquiète pas outre mesure les opérateurs. Avec des prévisions à l’export de 12,1 millions de tonnes, la campagne se poursuit sur une tendance de prix soutenus.
Le conseil céréales de FranceAgriMer, dont nous avons présenté les principaux chiffres des bilans prévisionnels de février, a augmenté une fois de plus ses prévisions d’exportations de blé tendre français vers les pays tiers en les portant à un record jamais envisagé, de 12,1 millions de tonnes (Mt) contre 11,8 prévues en janvier et en progression de 23 % par rapport à 2009-2010. Les ventes à l’Union européenne ont été réduites de 100 000 tonnes et les utilisations par les fabricants d’aliments du bétail, de 200 000 tonnes, tout comme l’autoconsommation. Dans le même temps, la collecte ayant été revue en hausse de 200 000 tonnes, à 32,5 Mt, non seulement le Conseil spécialisé céréales parvient à compenser l’augmentation de l’exportation vers les pays tiers, mais aussi à relever la prévision de blé tendre par rapport au mois dernier de 245 000 t, à 2,21 Mt. C’est un bel exercice qui, s’il se confirme dans les faits, permettra de faire passer le report au-dessus de la barre critique de 2 Mt.
L’Égypte, deuxième client de la France
La France n’a pas été retenue dans le dernier appel d’offres égyptien partagé entre les États-Unis, l’Australie et l’Argentine, mais au vu des projections de FranceAgriMer sur les ventes aux pays tiers, la non-participation des exportateurs français à cet appel d’offres n’inquiète pas outre mesure. Notons au passage que sur les cinq premiers mois de la campagne, l’Égypte a acquis 1,5 Mt de blé français, se plaçant en deuxième position derrière l’Algérie, 1,7 Mt. Dans ces conditions, on conçoit que les opérateurs se préoccupent des évènements en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, s’interrogeant sur le risque de ne pas voir tous les contrats signés exécutés. L’Irak a acheté en début de semaine 350 000 tonnes de blé, origines États-Unis et Argentine, et l’Algérie et la Turquie sont au marché.
Retour aléatoire de la Russie
À l’heure où nous mettons sous presse, on attend la publication du rapport du département américain de l’Agriculture (USDA), qui pourrait annoncer une baisse des stocks mondiaux de blé. Quant au retour de la Russie sur le marché international au début de la prochaine campagne, il reste aléatoire. Les autorités russes elles-mêmes se montrent très réservées, s’attendant à un stock céréalier de début de campagne de l’ordre de 10 millions de tonnes inférieur à celui de l’an dernier. L’orge et le maïs se tiennent éloignés de la tendance haussière du blé. Tous deux pâtissent de l’abondance de céréales fourragères sur le marché européen et, particulièrement pour le maïs, des importations dans l’Union européenne. Cette pression sur les prix les rend attractifs pour les Fab ; FranceAgriMer a augmenté de 200 000 t ses prévisions d’incorporation de maïs, les portant à 3,4 millions de tonnes.