Prix du lait : rien n’est encore réglé
Les producteurs de lait du Finistère qui bloquaient depuis mardi six laiteries de leur département ont «suspendu» le blocus jeudi soir. La quinzaine de camions immobilisés dans le Sud-Est du département ont également été relâchés. « La Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL) annonce qu’elle prend le relais des actions du Finistère sur le plan national(mardi NDLR) », ont annoncé les syndicats.
Ce repli en bon ordre ne témoigne en rien d’une amélioration sur le front du prix du lait. Jeudi, les industriels laitiers finistériens avaient ramené leur proposition de baisse de 18 à 13,7 euros pour 1000 litres pour le premier trimestre 2004. « Encore largement insuffisant et inacceptable, compte tenu de la situation financière catastrophique des producteurs », ont répliqué les syndicats.
Producteurs et transformateurs continuent de camper sur leurs positions. Les premiers disent voir leur revenu fondre comme neige au soleil depuis deux ans. « On gagnait 18 000 euros par an il y a cinq ans environ, notre revenu est tombé à 10 000 euros et ça va continuer», a expliqué aux Marchés François Plougastel, président de la section laitière de la FDSEA du Finistère.
De leur côté, les transformateurs affirment ne pas avoir d’autre choix. « 30 % de la valorisation du lait en France dépend du marché du beurre, des poudres et des produits industriels sur lesquels les entreprises perdent actuellement 40 euros pour 1000 litres », a déclaré aux Marchés Bertrand Posté, délégué régional de l’Union nationale des industriels laitiers de Bretagne et Pays de la Loire.
Une fois transformé, la moitié du quota français (24 milliards de litres) se retrouve en concurrence sur le marché européen « où les pays producteurs ont déjà baissé le prix du litre ». Quant au marché intérieur, la consommation se réduit dans tous les débouchés, à l’exception de l’ultra-frais.
Il existe peut-être une solution au niveau des quotas. Hervé Gaymard a expliqué qu’il allait proposer aux pays de l’Union Européenne que la France baisse de façon « raisonnable » son quota laitier à condition que (ses) partenaires fassent de même. Les négociations à tous les niveaux ne font que commencer.