Prix du lait : quinze jours pour trouver une solution
Au terme d’une réunion de comité de suivi, les différentes familles laitières (FNPL, FNCL et FNIL) se sont accordées mercredi soir, pour continuer à appliquer l’accord sur le prix du lait. Sérieusement chahuté ces derniers temps, il avait de nouveau vacillé en début de semaine, avec la publication d’un communiqué de Lactalis annonçant l’alignement à la baisse des prix payés aux producteurs. Le groupe industriel, désireux d’effectuer « un ajustement de - 3 euros par 1000 l à compter du 1er mars 2005 », a pris cette décision pour égaler les conditions pratiquées par plusieurs coopératives, comme Sodiaal, Coralis ou l’Ulag. Cette situation, propre à ouvrir des brèches et à mettre de l’huile sur le feu, a finalement conduit les différentes fédérations à engager une réflexion très rapide sur le lait de consommation. « L’accord n’a pas été dénoncé, ce qui est déjà une bonne nouvelle », s’est félicité dans un premier temps Bertrand de Kermel, directeur de la FNCL (Fédération nationale des coopératives laitières). « Mais le problème, c’est que dans ce secteur, on a des entreprises qui sont constamment dans le rouge, c’est quelque chose que l’accord initial ne prévoit pas ». Pour tenter d’améliorer cette perspective, un groupe de travail vient d’être mis en place avec les économistes de la Maison du Lait, qui devrait rendre ses conclusions d’ici une quinzaine de jours. Plutôt que de s’échanger des communiqués, les professionnels ont décidé de travailler ensemble. « Nous disposons déjà de nombreux éléments au travers du Cniel, il nous reste donc à assembler les pièces du puzzle pour trouver le moyen de résoudre ce problème du lait de consommation, en essayant de contenter tout le monde », ajoute M. De Kermel. Arbitrées par le président du Cniel Henri Brichart, les discussions de mercredi ont débouché sur l’annulation des baisses de prix opérées au mois de mars, qui seront remboursées ultérieurement aux producteurs. Cette avancée ne fait que repousser le problème à plus tard, et devrait inciter les intervenants à trouver une solution pérenne. Depuis la signature de l’accord sur le prix du lait en septembre dernier, l’emmental et le lait de consommation se sont révélés être les sources de conflits récurrentes entre producteurs et fabricants.