Prix du lait : producteurs et industriels sont enfin tombés d’accord
En suspens depuis la fin de l’année 2003, un nouvel accord sur le prix du lait a été décidé jeudi soir à 23 heures, à l’issue de négociations entamées 7 heures plus tôt entre les présidents des 3 fédérations nationales (FNCL, FNIL et FNPL). Il met fin au bras de fer et au tumulte qui agitait le monde du lait depuis la fin de l’accord précédent, non renouvelé après son expiration fin 2003. Concrètement, les nouvelles dispositions décidées jeudi soir prévoient, pour les mois restant de l’année en cours, une baisse des prix limitée à 5,92 euros/1 000 l en août et en septembre, et de 7 euros/1 000 l pour octobre, novembre et décembre. Ces montants sont proches des propositions initiales des producteurs, prêts à concéder une baisse de leur rémunération, mais moindre que les 11,92 euros proposés par les industriels. Le nouvel accord, dont les grandes lignes ont d’ores et déjà été édictées, est pratiquement fixé. « Il ne manque plus qu’une concertation avec le CNIEL (Centre national interprofessionnel de l’économie laitière) pour régler les détails techniques », confie André Grynspan, directeur adjoint de la FNPL. Pour 2004 et les années suivantes, les modalités de fixation des prix tiendront compte de l’évolution du marché et de l’écart de prix entre la France et l’Allemagne. « Nous avons instauré une franchise entre les prix français et allemands. Au-delà de 4 euros d’écart, nous appliquerons la différence correspondante. Et nous avons également abandonné le lissage, ce qui nous permettra de suivre le marché au plus près » explique M. Grynspan. « La différence de prix entre nos deux pays n’est pas le seul indicateur, car sinon nous serions envahis de produits allemands, ce qui n’est pas le cas. D’ailleurs, nous avons plutôt renforcé la position des produits laitiers français au niveau européen », ajoute le directeur adjoint de la FNPL. Concernant la « flexibilité additionnelle » pour les entreprises ayant un mix-produit très orienté vers les produits de grande consommation, l’accord prévoit, pour 2004, une baisse supplémentaire du prix du lait de 3 euros/1 000 l au premier semestre, et 2,3 euros au deuxième semestre. « L’accord précédent a duré cinq ans, ce qui est bien pour un accord de branche. Espérons qu’il en sera de même pour celui-ci», conclut M. Grynspan.