Prix du lait: crise ouverte dans le secteur
Les baisses de prix appliquées par les industriels sur le lait livré en juillet a provoqué la colère des organisations agricoles. « Les bulletins de règlement (...) se traduisent par des baisses de prix, disparates selon les entreprises, mais qui représentent entre 5 et 12 euros par 1000 litres, et parfois plus, volés aux producteurs», écrit la FNPL dans un communiqué. Selon la Fédération, « l’application de l’accord conclu en mai dernier sur les modalités d’évolution du prix du lait aurait dû conduire à une diminution du prix du lait limitée à 3,53 euros/1000 litres (-6,03 pour les entreprises très impliquées par la production de beurre et de poudres)».
Interrogée par Les Marchés hier, la FNPL indique qu’un seul industriel, Danone, aurait respecté les modalités de l’accord de mai et démontré ainsi sa « bonne volonté». « Tous les autres sont bien en dessous, détaille un porte-parole : -8,53 e pour Bel, -9,50 pour Lactalis et le GLAC, -10,33 pour Bongrain et Nestlé, -10,33 pour Entremont dans l’Est et -13,73 dans l’Ouest, -11,50 pour Sodiaal (« dont + 3 euros de capitalisation «, précise la FNPL) ou encore -12,33 pour Coopagri.» « Une laiterie privée actuellement en difficulté a même appliqué une baisse de 19 euros par litres !», déplore le syndicat, dont les chiffres rejoignent ceux de la Confédération paysanne qui dénonçait il y a quelques jours « des baisses injustifiées et déshonorantes, allant jusqu’à -15 euros par tonne». Selon la FNPL, certaines laiteries auraient d’ores et déjà annoncé une reconduction de ces baisses au mois d’août.
En dépit de l’accord sur les modalités de fixation du prix du lait en mai dernier, producteurs et transformateurs n’ont pas réussi à trouver d’accord sur le prix pour le troisième trimestre 2005, les producteurs refusant d’entériner les baisses réclamées en juillet par l’industrie. « Depuis cette date, aucune réunion interprofessionnelle n’a eu lieu ni n’est prévue, indique-t-on à la FNPL. Selon elle, les baisses appliquées sont en effet « sans aucun rapport avec la réalité des marchés» et l’attitude de l’industrie laitière « n’améliorera même pas ses résultats : la grande distribution s’apprête déjà à ‘taxer’ les entreprises sur leurs prix de vente». Des actions de protestation visant les laiteries ont démarré hier en Moselle, dans la Sarthe ou encore en Seine-Maritime.