Pression sur les abattoirs
L214 ne lâche pas le morceau et continue sa politique de démolition de la filière viande. Et même si, comme la commission d'enquête parlementaire semble le vouloir, des caméras font leur entrée officielle dans les abattoirs, cela n'empêchera pas l'ONG de recruter des lanceurs d'alerte pour aller traquer la moindre erreur humaine sur la chaîne d'abattage, le moindre réflexe animal post-mortem. Stéphane Le Foll doit certainement être maudit par une partie des professionnels pour avoir pris cette décision. Mais finalement, en jouant la transparence, s'il leur avait rendu service ? N'est-il pas du rôle du ministère de l'Agriculture de publier l'intégralité des rapports d'inspections menées dans 259 abattoirs et d'ouvrir ainsi au grand public les portes d'outils désormais tenus éloignés des âmes sensibles ? Sur le site du ministère, chaque Français ayant envie d'en savoir plus sur l'origine de sa viande et savoir si la bête dont elle est issue a été bien abattue, peut se renseigner sur l'abattoir dont elle provient en lisant son rapport d'inspection. Il peut y lire les constations des inspecteurs sur 44 critères concernant la conformité des locaux, des équipements, les conditions d'abattage, ainsi que les connaissances et la tenue de travail du personnel. Les indications y sont très précises. Comme l'avait dénoncé récemment une ONG, bien souvent les abattoirs oublient de mettre des abreuvoirs dans les bouveries ou les entretiennent mal. Autre non-conformité observée : du matériel d'abattage rituel mal adapté. Dans l'ensemble, seuls 20 % des abattoirs visités ont été jugés conformes. C'est faible. À l'inverse, dans 5 % seulement ont été constatées des non-conformités graves. Trois d'entre eux ont même été fermés. Le « ventre mou » des établissements, soit 49 %, a une maîtrise des risques jugée acceptable et 26 % insuffisante. Ceux-là sont dans le collimateur et auront désormais la pression de leurs clients. Ils doivent réagir vite et faire les adaptations nécessaires. Le ministère jouerait son rôle en publiant dans quelques mois les rapports de nouvelles inspections dans ces établissements montrant les efforts effectués.
@NathalieMarcha4