Première génération prometteuse de cabillauds d’élevage
La Commission européenne crie régulièrement à l’épuisement des ressources de pêche. Demain, une nouvelle étude scientifique faisant état des faibles stocks de cabillaud abondera en son sens. Son auteur, le conseil international de l’exploration de la mer (ICES), pointe du doigt la mer du Nord, la mer d’Irlande et l’Ouest de l’Ecosse. Stal Heggelund, directeur du centre des produits de la Mer de Norvège, a assuré mercredi : « en Islande et en Norvège, il n’y a pas de problème de ressource. Nous pêchons chaque année 500 000 t de cabillaud dans la mer de Barents ». Volontairement optimiste, le porte-parole norvégien s’est cependant exprimé en ces termes à l’occasion d’une présentation à la presse de la première génération de cabillauds élevés dans les fjords norvégiens. Les débuts de cette aquaculture s’avèrent prometteurs. En Norvège La Norvège est la plus avancée, mais des essais d’élevage de cabillauds sont aussi en cours en Islande, dans les îles Féroé, en Angleterre, en Allemagne et en Suède., les deux intervenants majeurs du créneau sont Cod farmers, un groupement d’éleveurs, et Marine harvest. Les fermes du premier sont localisées près de Bodo dans les eaux froides (4 à 12 °C) de fjords animés par des courants très forts (maelstrom). Marine harvest se situe davantage au sud dans des eaux plus chaudes, moins propices à l’élevage de cabillaud. Peu de chiffres filtrent, mais il semblerait qu’à eux deux ils soient capables de produire 40 000 t. Pour l’heure, la difficulté d’obtenir de bons alevins limite l’élevage. A fin septembre, Cod farmers a produit 1 500 t de cabillaud frais. Le groupement a bon espoir que ce volume passe à 3 000 tonnes l’an prochain. Cette production est commercialisée à 90 % vers la France.
Les GMS très intéressées
Les cabillauds d’élevage, qui pèsent au plus entre 3 et 4 kg, trouvent preneurs auprès de la restauration traditionnelle, et des enseignes de la distribution. Euro-salmon, client de Cod farmers, fournit par exemple les grands chefs de la région lyonnaise, dont Bocuse, et la plupart des enseignes de la distribution. Pour les restaurateurs, le spécialiste du saumon fumé découpe les cabillauds de 1-2 kg en filets de 300-500 g dont la qualité et les propriétés de conservation sont très appréciées. Les GMS misent pour leur part sur le cabillaud d’élevage pour sa constance et sa traçabilité. Reste à résoudre le problème de la production d’alevins, encore en phase de lancement, et à multiplier la fréquence des abattages. Pour l’instant, les poissons sont abattus chaque jeudi pour un arrivage le lundi à Boulogne.