Pourquoi les filières animales vont trinquer
La flambée des ingrédients protéiques de l’alimentation animale, pois et tourteaux de soja, de colza ou de tournesol, vient aggraver celle des céréales, ingrédients énergétiques. Cela produit une « flambée sans précédent », alerte Coop de France Nutrition animale : + 55 % depuis le début de l’année. « Les comptes d’exploitation des fabricants d’aliments et des éleveurs ne pourront pas tenir sans répercuter immédiatement et intégralement ces hausses tout au long de la filière jusqu’au consommateur », martèle l’organisation, de même que les interprofessions des viandes blanches. L’accord interfilières et l’engagement du 3 mai 2011 instaurant la relance des négociations des prix à la consommation apparaissaient comme des solutions en 2011. Dans la volaille, secteur le plus contractualisé, les industriels et fabricants d’aliments supportent mal l’effet de ciseau et menacent les contrats passés avec les producteurs. Or, les prix payés aux éleveurs sont déjà insuffisants pour réinvestir. Le discours de François Hollande à l’ouverture du Salon de l’élevage (Space) était très attendu, tant des éleveurs que des céréaliers, eux-mêmes désireux de solutions pour produire davantage et établir une continuité économique entre les grandes cultures et l’élevage. Le chef de l’État a annoncé l’échelonnement des cotisations sociales et des accompagnements bancaires pour les éleveurs, mesures classiques, ainsi qu’un « nouveau dispositif fiscal » contre les aléas. Cela suffira-t-il ?