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Porc : vers toujours plus de concurrence

La situation sur le marché français du porc n’est pas des plus positives. La valorisation des pièces demeure difficile, et déjà les actuelles négociations OMC annoncent une plus grande libéralisation des échanges.

La situation économique des entreprises de l’amont de la filière porcine n’est pas des plus euphoriques. Que ce soit en production ou dans le secteur abattage découpe, le bénéfice dégagé n’est pas suffisant. Mais tandis que les entreprises de découpes ont vécu une année 2005 très difficile, les résultats des éleveurs se sont quelque peu améliorés.

Baisse du prix de revient en 2005

2005 aura été marquée par l’abaissement du prix de revient. Selon le rapport d’activité du MPB, il se situerait autour de 1,20 euro/kg de carcasse, soit près de 10 centimes de moins qu’en 2003 et 2004.

Cette évolution s’explique notamment par la baisse du prix de l’aliment. Selon Plérin, le coût alimentaire par kilo de carcasse a chuté de 12,5 % entre 2004 et 2005. Il est passé de 0,737 euro/kg à 0,645 euro/kg.

Par ailleurs, les résultats techniques des élevages ont également été meilleurs. Et la cotation 54 TVM s’est redressée de 3,1 centimes. En ajoutant à ce prix de base la plus value de 0,154 euro/kg, le prix du porc a atteint 1,313 euro/kg.

L’année 2005 apparaît ainsi favorable à la production : le prix de vente supérieur au prix de revient. Mais si les résultats des élevages se sont améliorés, c’est à 75 % grâce à la compression des coûts. Selon le MPB « Il reste beaucoup à faire dans la valorisation du cochon, car les coûts ne s’amélioreront pas indéfiniment».

S’adapter à une proche libéralisation du marché

La valorisation des pièces est difficile. Mais il ne faut pas oublier qu’elle risque d’être encore plus rude dans les années à venir. C’est en ce moment que se jouent les négociations OMC à Genève, et avec elles la fin des restitutions et l’abaissement des droits de douanes.

Avec un tel prix de revient, la France se place parmi les pays les plus compétitifs en Europe. Mais il en est autrement sur le plan mondial.

Selon l’Institut technique du porc (ITP), les coûts de production des principaux pays producteurs et exportateurs de viande porcine sont bien inférieurs. Ils se situeraient à 1,17 euro/kg de carcasse au Québec, à 1,04 euro/kg dans l’état de Manitoba, à 1,11 euro/kg dans l’Iowa... et à 0,73 euro/kg au Brésil !

Selon les hypothèses retenues quant à la réduction des barrières douanières, les volumes qui entreraient sur le territoire européen pourraient être plus ou moins conséquents selon les pièces. D’autant plus que les transformateurs sont assez enclins à importer de telles marhcandises.

En effet, le prix motive toujours plus l’acte d’achat. Les consommateurs se tournent vers les premiers prix, les marques de distributeurs, le hard-discount. Les industriels le savent. C’est pourquoi ils ont besoin d’une large gamme de matières premières à bas prix. Et nos concurrents peuvent facilement y répondre.

La filière porcine européenne devra donc redoubler d’efforts, si elle veut conserver ses débouchés, qu’ils soient sur le marché intérieur ou à l’export. Pour cela, l’ITP avance quelques pistes de travail : améliorer la compétitivité, s’appuyer sur l’origine de ses produits (création d’une marque européenne ?), changer ses stratégies commerciales... Sans oublier de rester sur ses gardes d’un point de vue politique.

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