Porc : « un ciel plus dégagé en fin d’année »
«Un vrai redressement » pour la filière porcine européenne devrait intervenir à partir de la fin de l'année, a indiqué en fin de semaine dernière Guillaume Roué, président d'Inaporc, en marge de l'assemblée générale du groupement de producteurs qu'il préside dans le Finistère, Prestor, qui s'est uni depuis le 1 er janvier à la branche porcine du Morbihannais CECAB. « Nous sommes actuellement au sommet de la crise, avec un coût de revient passé de 1,42 - 1,43 euro du kilo vif en 2007 à 1,55 euro en 2008, et un prix de vente tombé au plus bas début mai à 1,15 euro », précise-t-il, mais en remontée constante depuis.
Parallèlement, le prix des céréales a entamé ces dernières semaines une importante décrue à 180 euros la tonne contre 280 auparavant. « Ayant beaucoup spéculé, les céréaliers se retrouvent avec 3,5 millions de tonnes de céréales en stock contre 2,2 Mt à la même période de 2007 ».
Décapitalisation dans les pays de l'Est
Selon lui, les pays de l'est de l'Europe (Pologne, Hongrie, Roumanie notamment) ont déjà enclenché un mouvement de décapitalisation de leur cheptel reproducteur, suivis depuis par l'Allemagne et le Danemark. « La production porcine pourrait s'effondrer en Europe de 3 à 4 % à partir de la fin de l'année », pronostique-t-il. En attendant, les éleveurs de porcs n'ont d'autre solution que de renforcer leur productivité, améliorer les conditions sanitaires en élevage et l'indice de consommation. « En 2007, les 400 éleveurs adhérents de Prestor ont augmenté de 12,5 % leur production à 1,403 million de porcs », souligne Guillaume Roué.
La crise profonde subie par les éleveurs depuis un an et demi laissera forcément des traces. Elle a d'ores et déjà accéléré le processus de rationalisation des groupements de producteurs entre eux. Mais il faut aller plus loin. Aux yeux de Guillaume Roué, « un groupe devrait à lui tout seul représenter 35 % de la production française (8 millions de porcs) pour vraiment peser sur le marché ». S'il aboutissait, un rapprochement entre Cooperl et ARCA -un peu plus de 6 millions de porcs- irait dans le bon sens.