Porc : « l’export en vif n’est pas une solution »
« La pression de restructuration est forte sur l’abattage-transformation en Bretagne », estime Michel Bloch, le président du groupement porcs de Coopagri Bretagne. « Nous sommes très loin de la force des géants allemands ou des Espagnols qui se regroupent en GIE pour avoir plus de poids. Le courant d’exportation de porcs en vif qui se développe depuis l’an passé n’est pas favorable, puisque les éleveurs laissent partir chez nos collègues européens la valeur ajoutée de l’abattage et de la transformation. Et gardent ici le lisier à gérer. » Michel Bloch aimerait aussi « plus de transparence » sur les exportations réelles. « Nos chiffres sont connus semaine par semaine puisque nous passons sous les fourches caudines d’Uniporc. Or, nous ne connaissons ni les porcs qui partent, ni les porcs qui vont être mis sur le marché en Bretagne. Pourtant le dispositif du cadran impose aux abattoirs bretons de prendre les porcs qui se présentent. La semaine dernière (Ndlr, il y a deux semaines), il y en a eu 59 000, d’où venaient-ils ? Est-ce que l’exportation n’en a pas voulu ? Il devient impossible de prévoir. » Selon Michel Bloch, les outils d’abattages bretons sont déjà en surcapacité. « Si l’exportation soustrait un volume significatif de porcs, peut être 10 000 porcs certaines semaines, elle tend la corde aux abattoirs. Nous pensons chez Coopagri qu’il vaut mieux construire une vraie filière bretonne forte. Des discussions démarrent et devraient se poursuivre dans les semaines à venir. »