Porc : les promos ont moins la cote
«Brader la viande porcine est inutile, a déclaré hier le président d’Inaporc Guillaume Roué, lors d’une conférence de presse. Cela ne joue pas trop sur les volumes et met la pression sur les prix. Il y a même un impact négatif en termes d’image du produit. Plus de régularité ne nuirait pas aux consommateurs et les industriels, les distributeurs y gagneraient. » Le débat sur les promotions est récurrent, au sein de l’interprofession porcine. Pour les abatteurs et les salaisonniers, la politique de prix en grande distribution est incohérente. La viande fraîche descend en effet à moins de 3 euros/kg en promo, contre 7 à 8 euros en fond de rayon.
Une étude de TNS Worldpanel, présentée le 1 er juillet à l’AG d’Inaporc, apporte un éclairage intéressant. Elle met en évidence la perte de vitesse des promotions. Ces dernières ne représentent plus qu’environ 18 % des volumes de côtes de porc en hyper et supermarchés, contre 50 % au début de la décennie Etude réalisée entre 1999 et 2001 par Pascal Mainsant (Inra) : « Consommation : les promos dopent les achats de viande ». La côte de porc à moins de 3 euros/kg en hyper sur le mois de janvier représente 36 % des achats, mais seulement 22 % des acheteurs.
Plus cher en hard discount
Contrairement aux idées reçues, des produits de charcuterie en hard discount sont vendus plus chers que les MDD Eco en hyper et supermarchés. C’est le cas pour le jambon cru, le jambon cuit, les lardons. Les côtes, rôtis et filets sont aussi proposés en moyenne plus cher en hard discount qu’en hyper.
Sur le plan de la conjoncture porcine, Guillaume Roué n’exclut pas une remontée des prix à 2 euros par kilo de carcasse. « Les salaisonniers peuvent se retrouver en difficulté face à un tel renchérissement, a-t-il estimé. 30 % de leurs volumes sont contractualisés avec la grande distribution sur une période d’environ six mois. Cela représente un danger énorme. »
Le prix payé à l’éleveur est pratiquement revenu au niveau du coût de revient, entre 1,60 et 1,65 euro par kilo de carcasse. C’est la conséquence d’une baisse de 4 % de la production européenne. La France fait quant à elle preuve de résistance, avec un cheptel stable. « Notre environnement économique a su accompagner les producteurs tout au long de la crise, a souligné le président d’Inaporc. 400 M EUR ont été mobilisés via la Caisse d’aide à la trésorerie (95 M), les groupements (150 M), l’Etat (12 M), les banques (150 M). Par ailleurs, les éleveurs français sont les plus performants sur le plan technique. Ils sont capables de résister. »