Porc : les fusions reviennent sur la table
« Il est temps de restructurer les entreprises porcines d'aval. Une suite doit être donnée au rapport Porry sur l'avenir de la filière française. Les orientations sont là, reste à savoir comment on les applique », déclare Jacques Lemaître. Message bien reçu rue de Varenne, lors d'une réunion de l'interprofession la semaine dernière. Le tout nouveau président du conseil spécialisé porcin de l'Ofival s'est vu confier une mission par Dominique Bussereau. Ses conclusions sont attendues avant la fin de l'année. « Le ministère s'est dit prêt à mettre de l'argent pour soutenir un ou deux projets de restructuration», précise Paul Rouche, président délégué du syndicat des abatteurs-découpeurs (SNCP).
Donner du poids
Au retour d'une visite en Hollande fin août, Jacques Lemaître a compris la nécessité d'une réorganisation de la filière française. Il a pu rencontrer les dirigeants de Vion, un géant qui pèse désormais 18 millions de porcs. Le groupe néerlando-germanique poursuit son expansion, avec la reprise annoncée de l'allemand Südfleisch (lire LM du 06/09). « Après la baisse de production des Pays-Bas, on les disait enterrés. Ca n'en prend pas le chemin», juge-t-il. D'autres exemples de concentration existent, notamment au Danemark et au Canada. Le Québec possède deux outils regroupant 70 % de la production, d'après lui. « Pendant ce temps-là, la France vit un suicide collectif, poursuit-il. Les entreprises ne sont pas capables de s'organiser pour vendre, à la grande distribution ou l'export. »
Au SNCP, on signale qu'une étude sera menée en interne sur des regroupements d'entreprises. « Le secteur de l'abattage-découpe manque de poids, estime Paul Rouche. Face aux grands groupes étrangers, nous sommes des nains. » Les coopératives soulignent qu'en amont, la concentration des groupements avance lentement mais sûrement. Ils sont passés de 87 en 2003 à 77 en 2005. Plus en aval, la situation n'est pas simple. « Les marges de manœuvre sont réduites sur le plan financier, souligne Yves Da Ros, de la FNCBV. L es entreprises souffrent. »