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Porc : les « culs noirs » ont le blues

L'assemblée générale annuelle des éleveurs de porcs « Cul Noir » de la région de Saint-Yrieix en Haute-Vienne a révélé pour 2005 une situation paradoxale. Malgré une notoriété de plus en plus importante, la dynamique s'essouffle avec un nombre d'éleveurs en baisse et des chiffres de production en deçà des attentes d'une clientèle pourtant demandeuse. Car le cochon cul noir plait de plus en plus, est présent sur les cartes de nombreux restaurants plus ou moins prestigieux, cuisiné par des chefs renommés.

Cheptel en baisse

Entre fermeture d'exploitations, cessations d'activité et manque de créations de nouveaux élevages, le porc de Saint Yrieix déplore un cheptel en baisse et une chute des effectifs des professionnels s'en occupant. Sans compter les difficultés venues de la DSV (Direction des Services Vétérinaires) de la Hte.Vienne, inquiète d'une cohabitation avec des sangliers porteurs de brucellose, le Cul Noir ayant pour particularité d'être élevé en plein champ, donc au contact de ces derniers.

« Nous sommes à une époque charnière, explique Jean-Claude Dufour, un des créateurs du syndicat, éleveur à La Meyze. D'un côté un engouement pour notre race, de l'autre un nombre insuffisant de producteurs et très peu de renouvellement de ces derniers. Le Cul Noir demande de la patiente et du temps, ainsi que du savoir-faire...»

Le bilan 2004 est mitigé : quatre éleveurs en moins (retraite ou cessation) un seul nouveau recruté, 138 truies recensées contre 152 en 2003 et environ 1 200 porcelets dans les étables. Seuls les verrats sont à la hausse, avec 41 géniteurs contre 34 l'année précédente, tandis que les ventes s'envolent sur les étals.

Un produit pas assez diffusé dans son pays

«Je crains cependant une délocalisation, révèle le responsable syndical, non pas de la production car il est difficile de faire ailleurs qu'en Limousin du vrai cul noir, mais de la consommation. Car si de plus en plus de grands chefs nationaux s'intéressent à nos cochons, très peu de cuisiniers régionaux l'utilisent. Mais il est vrai que nos bêtes sont assez peu présentes dans nos magasins...»

Avec presque deux ans d'élevage pratiqué dans des conditions rigoureuses, le cochon Arédien se vend à 200 kilos de carcasse, certes plus cher que ses congénères (20 à 30%) mais pour une production totale d'environ 1.200 têtes par an. Ce qui en fait une micro industrie, attractive, mais difficilement économiquement viable sur une grande échelle, qui restera toujours artisanale.

Reste le renom et l'image d'une bête qui fut dans les années 70 en voie de disparition et qui est revenue en première ligne grâce à la volonté des éleveurs de la région. Le nom de la race défendu bec et ongles par ces derniers est désormais protégé.

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