Porc : les chantiers des éleveurs bretons
La bonne tenue des cours du porc depuis plusieurs mois – 1,218 € le kilo vif entre le 1er septembre et le 31 août – permet de reconstituer les trésoreries et d’embaucher de nouveau des salariés, s’est félicité Fortuné Le Calvé, président du Comité régional porcin (CRP) lors d’une conférence de presse jeudi dans l’enceinte du Space. De fait, ce climat devrait être propice à faire avancer plusieurs dossiers. Abatteurs et producteurs tentent de faire aboutir le délicat dossier de la grille de paiement. Les cours fixés au marché du porc breton s’entendent avec un taux de viande maigre (TVM) de 54 %. En-dessous c’est une pénalité, au-dessus (jusqu’à 62 %) une plus-value.
« En 2005 les éleveurs bretons ont obtenu en moyenne une plus-value de 13,5 centimes du kilo», indique Fortuné Le Calvé. La majorité des animaux fournis aux abattoirs répondant à leurs besoins, ils demandent désormais à faire évoluer la grille. Il ne s’agit pas de faire plus de TVM, au risque d’enlever du goût à la viande et de rendre plus difficile l’écoulement des pièces. Les discussions portent plutôt sur un plafonnement de la plus-value autour de 10 centimes d’€ du kilo.
L’installation des jeunes et surtout la restructuration des élevages constitue une préoccupation essentielle pour le CRP, instance de représentation du syndicalisme et des chambres de Bretagne. « Dans mon département, le Morbihan,reprend Fortuné Le Calvé, il y a seulement 3 à 5 installations en porc par an depuis cinq ans et 50 fermetures d’élevage. » Si aucun nouveau seuil dans la restructuration n’est rendu possible dans les zones d’excédents structurels (ZES) où se concentre près des deux tiers de la production bretonne, la filière porcine pourrait péricliter, craignent les responsables porcins. Ils rappellent qu’au même moment, des restructurations ont lieu dans les principaux bassins de production européens : Allemagne, Pays-Bas, Danemark et Espagne. Menant une stratégie sanitaire visant à faire de la Bretagne porcine un pôle d’excellence, CRP et UGPVB (Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne) veulent aussi séduire le grand public. Le 24 septembre, 100 exploitations porcines en France ouvriront leurs portes au public.