Porc : le ton monte en Nord-Picardie
Le bras de fer est engagé depuis le 16 mars entre les trois abattoirs « porcs » du Nord-Picardie Porcinord (59), Défial à Saint-Pol sur Ternoise (62), les abattoirs du Valois à Compiègne (60)) et les groupements de producteurs de cette région. Pris en tenaille entre une hausse des cours du cadran breton et la volonté des GMS de tirer les prix vers le bas, les abatteurs ont proposé aux groupements de décrocher de quatre centimes de la base du cadran, provoquant de vives tensions chez les producteurs. Depuis, les abatteurs auraient réduit de moitié leurs exigences. Du côté des abattoirs régionaux, un des directeurs souligne que « le marché du porc breton, le marché du porc entier, est totalement déconnecté du marché de la découpe de porcs qui fournit à la fois les distributeurs et les salaisonniers ».
Les propositions faites aux producteurs ont été repoussées par les six principaux groupements (Cobevial, Sica Porcs de l’Aisne, ABS, Suidéal, Monts de Flandre et Sypronord) qui estiment que cette proposition met le Nord-Picardie en porte-à-faux par rapport aux autres bassins de production, notamment ceux de Bretagne-Pays-de-Loire.
Les interlocuteurs devraient se retrouver début mai pour de nouvelles propositions. En attendant, la négociation se poursuit. Des responsables syndicaux- dont Jean-Michel Serres, président de la FNP- et des directeurs de groupement sont allés rencontrer les dirigeants du marché au cadran breton. Certains responsables de groupements n’excluent pas d’adhérer au marché breton, ce qui pourrait hypothéquer encore un peu plus l’avenir de la filière porcine en Nord-Picardie.
Cette nouvelle crise pousse à une restructuration régionale des outils d’abattage. Quant aux groupements, encore beaucoup trop nombreux à un moment où la concentration s’accroît encore un peu plus en Bretagne, l’idée d’une plate-forme unique de commercialisation, voire d’éventuels regroupements, fait son chemin. « Notre région, c’est un abattoir, un vendeur !», s’est exclamé Jean-Michel Serres à l’occasion d’une réunion tenue tout récemment à Arras avec Jacques Lemaître, président du conseil spécialisé porcin de l’Ofival. Réponses dans les tout premiers jours de mai.