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Porc : l’abattage fait le dos rond

Dans un contexte économique très difficile pour la production porcine française, les abattoirs essaient de préparer l’avenir. Plusieurs investissements sont d’ores et déjà programmés pour 2010.
Le maillon de l’abattage porcin en France plie, mais ne rompt pas, en cette annus horribilis. Sur les neuf premiers mois de l’année, le marché de la viande de porc a perdu tous ses repères. Cependant le commerce reprend des couleurs en cette fin d’année 2009. « La demande repart à l’approche de l’hiver, et les opérateurs doivent répondre à une demande importante, notamment à l’est de l’Europe », commente Jean-Pierre Joly, directeur du Marché du porc breton. Mais les pertes engendrées sur le début de l’exercice seront difficiles à rattraper.
Les raisons d’un tel marasme sont connues : après une année 2008 historique en échanges mondiaux de viande de porc, la crise mondiale a fait reculer les ventes sur le marché mondial de viandes fraîches américaines, canadiennes et européennes (à 27) de 24 % de janvier à août 2009 (source : Baromètre porc de novembre). Autres facteurs de crise : la frilosité des assureurs-crédit à l’export – y compris à l’intérieur de l’Europe où des opérateurs français ont réduit leur flux d’échanges avec l’Italie et la Grèce, faute de garanties –, et la parité euro-dollar.
Baromètre porc relève que les exportations européennes vers le Japon et la Corée ont dégringolé de 27 et 24 % sur les huit premiers mois de 2009. Chez les industriels bretons qui font habituellement le tiers de leurs ventes hors de France, la pilule de la crise est difficile à avaler. Dans une économie mondiale en crise, aucun secteur n’a été épargné. Guy Dartois, président de Cooperl Arc Atlantique (Lamballe, Côtes-d’Armor), leader de l’abattage français (un peu plus de 100 000 porcs par semaine) concède « n’avoir jamais connu de trimestre (le premier de 2009) aussi difficile en 28 ans de carrière ».

Jean Floc’h investit à Guénin
Dans le groupe Jean Floc’h (Moréac, Morbihan), « 2009 ne sera pas une grande année de l’abattage (un peu moins de 40 000 porcs par semaine, NDLR), heureusement que nous faisons de la valeur dans la transformation des viandes », se réjouit Michel Boulaire, président du groupe de dix sites industriels et 1 600 salariés. Uniporc Ouest, l’organisme de classement et de contrôle (dans les abattoirs) de 85 % de la production porcine française, indique que la production française devrait se situer 1 % en dessous du niveau de 2008.
Malgré ce contexte de crise, les deux groupes poursuivent leurs développements pour créer plus de richesses. Cooperl Arc Atlantique a repris la branche salaisons d’Unicopa, Brocéliande, pour lui apporter davantage de valeur ajoutée. Pour sa part le groupe Jean Floc'h investira entre 8 et 9 millions d’euros en 2010 dont 5 millions dans son usine de viandes surgelées à Guénin (Morbihan). « Il s’agit d’accroître les positions de l’entreprise dans les produits transformés », poursuit Michel Boulaire.

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