Porc : la hausse de prix qu’il faudrait
En pleine période de promos sur le porc en grandes surfaces, l’interprofession porcine s’alarme d’une « situation conjoncturelle grave du fait de la hausse du coût de l’aliment ». Certains prix de vente, comme la côte de porc à 2,35 euros/kg chez Leclerc, la font bondir. Pendant ce temps-là, Plérin affiche péniblement 1,261 euro/kg. « La situation n’a jamais été aussi grave, a déclaré hier en conférence de presse son président Guillaume Roué. En une seule année, les gains de compétitivité gagnés en quinze ans ont été perdus. Cela peut conduire à un désastre pour notre filière. » Selon le modèle économique de l’Ifip, le coût de production d’un kilo de porc est passé de 1,238 euro/kg en 2006 à 1,57 euro/kg fin août 2007. L’institut a modélisé quelles devraient être les hausses du prix des pièces de découpe et des produits vendus aux consommateurs, pour intégrer l’inflation des charges au stade de l’élevage. Il en ressort que les 32 centimes de coût de production supplémentaires nécessitent une augmentation de 50 centimes du kilo de jambon frais. De la même manière, les hausses en magasin devraient être de 5,8 % pour le jambon sec tranché supérieur, 8,1 % pour les côtes et jusqu’à 13 % pour les lardons natures.
Rapprochement en vue
Le président de la FNP Jean-Michel Serres s’est inquiété de la pression des pouvoirs publics sur les distributeurs pour défendre le pouvoir d’achat des Français. « On ne peut pas utiliser la toute puissance des GMS contre les entreprises », a-t-il lancé. Des manifestations d’éleveurs se préparent en grande distribution. La venue du président Sarkozy au Space s’annonce également agitée.
Inaporc souhaite voir se développer des systèmes d’assurance et de couverture des risques. L’interprofession veut ouvrir le débat sur l’utilisation des graisses animales. Une concentration de l’aval est aussi jugée nécessaire. L’annonce demain en Bretagne du regroupement d’un privé et d’une coopérative constitue une bonne nouvelle. Autre satisfaction, la conclusion d’une vente à la Chine de 7 000 tonnes de viande fraîche avec 3 000 tonnes optionnelles.