Porc : la Chine perd un peu d’appétit
La Chine arriverait-elle à satiété ? C’est ce que laisse à penser le ralentissement des importations chinoises de viandes de porc ces derniers mois. Selon le Marché du porc breton (MPB), les exportations européennes ont reculé de 20,97 % en mars par rapport à 2016 à 113 330 t, quand les États-Unis ont vu leurs ventes s’affaisser de 14,2 % en avril à 30 016 t. Pour la France, la baisse a atteint 34 % en mars et 32 % au premier trimestre. Une tendance qui se serait affirmée ces dernières semaines, aux dires de la filière.
Plusieurs raisons à cette perte d’intérêt pour la viande étrangère, à commencer par un retour de l’offre nationale à la suite de bénéfices record obtenus en 2016, estime-t-on au MPB. Un rebond de la production accentué par le développement de grandes structures productives qui compensent les arrêts de petites exploitations peu rentables.
Effondrement des prix chinois
Ce retour des volumes pèse sur les prix, qui ont chuté, entre fin janvier et fin mai, de 24,8 % en yuan et de 28,3 % en euro pour retrouver un niveau qui ne s’était plus vu depuis le printemps 2015. De quoi inciter les importateurs à se montrer plus frileux quant aux prix qui leur sont proposés, et à attiser la concurrence internationale. De nouvelles règles du jeu auxquelles l’Europe peine à s’adapter, puisqu’elles interviennent au moment où les prix communautaires se renchérissent. Selon Bruxelles, le prix moyen du porc dans l’UE dépassait fin mai de 19,5 % son niveau de 2016, soutenu par une activité export encore tonique – en particulier dans le reste de l’Asie – et une moindre production.