Porc : des restitutions pour relancer l'export
Un comité de gestion doit décider demain d'accorder des restitutions à l'export dans le secteur de la viande porcine. Leur mise en œuvre pourrait intervenir à la fin de la semaine. « Cela permettra de soulager le marché, qui croule sous une offre abondante », assure Paul Rouche, président délégué du SNCP. Particularité de la mesure, elle concerne tous les produits du porc, vers toutes les destinations. Les exportations européennes en ont bien besoin. D'après le SNCP, celles-ci affichent un repli de 20 % en 2007, à cause notamment d'un raffermissement de l'euro face au dollar. Le syndicat réclamait, il y a deux mois, entre 25 et 30 centimes/kg de restitutions, avec une monnaie européenne dépassant 1,40 $. Aujourd'hui, l'euro approche 1,50 dollar, ce qui pénalise d'autant plus le porc européen sur les marchés internationaux.
Redressement des cours
Les aides à l'export seront principalement utilisées vers la Russie. « Elles arrivent au bon moment, car la mi-décembre correspond à une période plus difficile, signale Paul Rouche. Au 15 du mois, les douanes russes ferment à l'occasion des fêtes, pour rouvrir la deuxième semaine de janvier. » Le Japon constitue une autre destination-phare, mais essentiellement pour les opérateurs danois. Concernant les Français, de meilleures opportunités sont attendues sur la Corée, ou même la Chine.
Un raffermissement significatif du marché est désormais attendu. De ce point de vue, le programme d'aide au stockage privé a eu peu d'effet. Il est donc suspendu. Les volumes concernés ont atteint 85 000 tonnes en un peu moins d'un mois, dont 16 000 tonnes pour l'Espagne, 14 000 t pour l'Italie, 12 500 t pour le Danemark, 12 000 t pour l'Allemagne, 7 000 t pour la France. « 70 % de ces stocks vont revenir sur le marché européen,regrette Paul Rouche. Les Espagnols pourront disposer d'un minerai pas cher pour fabriquer du jambon cuit. » Autre critique, la durée des contrats est généralement de cinq mois. Cela signifie un déstockage au moment où la reprise de consommation pouvait laisser espérer un rebond des cours. Le niveau de la demande reste un paramètre important. Inaporc a d'ailleurs décidé d'accompagner les promotions de janvier par une campagne de communication.
« Les restitutions ne règlent pas tout, souligne Jean-Michel Serres, président de la FNP. Je suis très inquiet vis-à-vis des importations de maïs et surtout de soja OGM. » Les scénarii imaginés par la Commission jettent un froid dans le dos. Dans le pire des cas, avec beaucoup de nouvelles variétés OGM et 30 mois de procédures d'autorisation par l'UE, il y aurait rupture de stocks en soja dès 2009/2010.