Pop-corn : Nataïs s'éclate à l'international
> Michael Ehmann, président-directeur général de la société Nataïs.
Créée en 1994 par Michael Ehmann, la société Nataïs affiche de bons résultats. En 2014, elle a collecté 30500 tonnes de maïs à éclater sur plus de 5 000 hectares cultivés. Elle emploie 130 personnes et enregistre un chiffre d'affaires de 41 millions d'euros (+7 % par rapport à 2013). Après une année faste, l'entre-prise est en plein développement et cherche à accroître sa produc-tion pour l'international. « 90 % de nos productions sont pour l'export, essentiellement vers des pays européens », explique Michael Ehmann. Nataïs s'est lancé il y a deux ans à l'export. « Aujourd'hui, nous travaillons avec le Japon, le Vietnam, la Russie, l'Afrique du Sud, le Mali et les pays d'Afrique du Nord. On veut continuer à faire des efforts sur le grand export », développe le PDG de Nataïs.
Face à elle, l'entreprise est en concurrence avec les États-Unis, producteurs traditionnels de popcorn, mais également l'Argentine et le Brésil depuis deux ou trois ans. Le marché mondial représente 950 000 tonnes de maïs à éclater. Les États-Unis en produisent 450 000 tonnes, l'Argentine 250 000 tonnes, le Brésil entre 150 et 200 000 tonnes et enfin l'Europe arrive quatrième avec 50 000 tonnes. L'entreprise gersoise tire sa part belle en produisant plus de la moitié des tonnages européens. « On aimerait arriver à 35 000 tonnes ce qui reste une augmentation raisonnable mais croissante. »
Implanté à Bézéril dans le Gers, Nataïs emploie 130 salariés à l'année sur le secteur et est toujours en recrutement. « Actuellement, nous ouvrons des postes dans la maintenance, en ingénierie de conseil ou en commercial », précise Michael Ehmann. La bonne santé de l'entreprise assure des emplois pérennes pour des corps de métiers différents. De façon indirecte, elle fait travailler 240 agriculteurs partenaires. Avec une volonté de se positionner à l'international, ce sont des producteurs des départements du Gers, de la Dordogne, de la Haute-Garonne, de la Gironde, des Landes, du Lot-et-Garonne, du Tarn et du Tarn-et-Garonne qui sont appelés à se porter candidats auprès de Nataïs pour la production de maïs à éclater.
L'argument phare de l'entreprise reste le respect d'une agriculture raisonnable. « Nous sommes dans une logique d'agriculture intensive, mais avec des méthodes qui respectent l'environnement ». Le 100 % sans OGM est garanti par la société Nataïs, ce qui n'est pas le cas pour les firmes américaines. « Nos concurrents rencontrent des problèmes de contaminations croisées, ce qui n'est pas notre cas », se réjouit Michael Ehmann. Le cahier des charges de Nataïs reste fidèle à ce principe. La culture du maïs demande un apport en eau considérable. « Nous travaillons uniquement avec des producteurs qui fonctionnent avec un système d'irrigation », précise le président-directeur ” général. « L'irrigation est nécessaire et importante, mais on va l'utiliser de façon la plus responsable possible. » Une philosophie qui permet à Nataïs d'assurer une réduction de 20 % de la consommation d'eau dans les cultures.
“ On aimerait arriver à 35 000 t de maïs
Pour Michael Ehmann, la priorité économique est d'assurer les stocks. Pour cela, il a lancé, il y a un an, la filiale Nataïs Popcorn South Africa, en Afrique du Sud, qui lui permet de produire du maïs toute l'année. « Nous cherchons à sécuriser l'approvisionnement et l'Afrique du Sud est un endroit de l'hémisphère Sud où l'on peut produire un pop-corn de qualité avec des approvisionnements conséquents. »
Stratégiquement, l'entreprise s'est constituée dans l'hémisphère Sud un véritable filet de sécurité.