Pommes de terre : vers une récolte européenne modeste
Les résultats des prélèvements effectués par l’interprofession (CNIPT) pour estimer le niveau de la récolte française 2006-2007 de pommes de terre de conservation ne sont pas encore connus avec précision. Mais, d’après les sources professionnelles, on peut d’ores et déjà envisager une légère baisse de récolte de l’ordre de 4 à 5 %. Le service des enquêtes statistiques du ministère de l’Agriculture (SCEES) est un peu plus pessimiste, tablant sur -7 % par rapport à l’année dernière mais correspondant à un recul de l’ordre de 6 % par rapport à la dernière moyenne quinquennale. Le ministère estime la baisse des surfaces à 35 000 ha, avec 411 000 ha, mais c’est surtout à propos des rendements que les incertitudes persistent. En France comme chez la plupart de nos partenaires européens, la sécheresse et la canicule ont perturbé l’évolution des cultures entraînant des pertes de rendements encore difficiles à chiffrer mais qui s’aggraveront de problèmes qualitatifs conduisant à l’élimination de lots et réduisant encore les disponibilités.
La France bien placée
Les dernières estimations, encore très provisoires, auprès de nos partenaires laissent entrevoir une baisse importante en Allemagne, comprise entre – 7 et – 10 % ; pour la Belgique et les Pays-Bas, rares régions de l’UE où les surfaces avaient progressé, les conséquences négatives des mauvaises conditions climatiques sur les rendements et la qualité risquent d’annihiler cette progression. Et comme l’indiquait le NEPG (organisme professionnel européen) à la mi-septembre, les incertitudes sur la récolte finale engendrent des inquiétudes réelles quant aux possibilités de répondre aux engagements contractuels entre les producteurs et l’aval ; des concertations interprofessionnelles sont d’ailleurs programmées en Belgique et aux Pays-Bas.
Parmi les pays producteurs du nord de l’UE, l’Angleterre obtiendrait une récolte comparable à celle de l’an dernier ; enfin, selon les informations disponibles, l’Italie et le Portugal enregistreraient une baisse de production de l’ordre de 10 %.
La France se situerait donc plutôt bien dans le contexte européen de modestes disponibilités avec une récolte brute proche de la précédente. Reste l’inconnue de la qualité. Le marché intérieur est fragilisé par une tendance générale à la baisse de consommation et une offre de produits médiocres aurait des conséquences fâcheuses auprès des consommateurs.