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Pommes de terre : à l’export, la France décroche des médailles

Le bilan de la campagne 2006/2007 sur 11 mois confirme ce que l'on pressentait : le record absolu des exportations françaises de pommes de terre a été largement battu.

Les exportations de pommes de terre de conservation ont atteint 82 600 tonnes pour le seul mois de juin, portant le bilan des 11 premiers mois de la campagne à 1 773 300 tonnes (source CNIPT). Pour la période correspondante de la précédente campagne, les sorties représentaient 1 480 600 t, ce qui constituait déjà un record, largement battu cette année avec 1 773 300 tonnes, c’est-à-dire quelque 300 000 tonnes de plus que pour l’ensemble de la campagne 2005-2006, la plus forte jamais enregistrée jusqu’alors. Les chiffres de juillet ne modifieront pas fondamentalement cet excellent bilan que l’on peut dès à présent détailler assez précisément.

Sur ces 11 mois, l’Espagne a très largement confirmé sa place de 1 er client avec des achats record de 646 400 t, soit 110 000 t de plus qu’en 2006-2007. L’Italie demeure notre 2 e acheteur avec 290 900 t, retrouvant ainsi des volumes qui s’étaient tassés depuis 2003-2004 ; elle est talonnée par la Belgique avec 262 500 t tandis que le Portugal s’inscrit dans le peloton de tête en réalisant 217 600 t. L’Allemagne confirme une progression régulière par des achats de 137 000 t après 95 300 t en 2005-2006 et 64 500 t sur en 2004-2005 (toujours sur 11 mois). Les exportations « autres pays », Russie comprise, restent encore à un modeste niveau de 40 800 t, mais progressent régulièrement. Bien entendu, les conditions de récolte médiocres chez la plupart de nos voisins cette campagne ont contribué au nouveau succès de nos exportations et les records ne seront pas battus tous les ans. Mais la France s’est installée comme le grand exportateur européen et ses ventes extra muros ont représenté pour la dernière campagne près de 40 % de la production nationale en frais. Il faut toutefois noter le chiffre élevé des importations sur la même période avec 377 700 t contre une moyenne de 160 000 t les campagnes précédentes : elles ont surtout été le fait des besoins industriels.

En ce qui concerne les primeurs, dans une campagne perturbée par les retards de récolte, les exportations à la fin juin se sont maintenues à un bon niveau de 51 400 t comparable à celle de 2005-2006 à la même date. Les importations ont poursuivi un mouvement de recul régulier et modéré depuis ces dernières années, en totalisant 81 700 tonnes à fin juin contre 85 800 l’an passé.

Selon le panel des achats de pommes de terre par les ménages, réalisé par SECODIP pour le CNIPT, la baisse de ces achats durant la campagne 2006-2007, se serait significativement ralentie par rapport aux précédentes saisons.

Baisse de consommation ralentie

Elle ressort à -0,6 % contre -3,8 % en 2005-2006 et -2,7 % en 2004-2005. Il est sans doute encore trop tôt pour tirer des conclusions de cette relative amélioration de la tendance de la consommation, mais on peut peut-être l’attribuer à la cherté des légumes frais cette année, les prix de la pomme de terre ayant, aussi, sensiblement progressé mais restant très attractifs par rapport à d’autres légumes.

Cette interprétation, toute personnelle, serait étayée par la reprise des ventes aux ménages dans le circuit discount où elles ont progressé de 5,9 % alors qu’elles reculaient encore de 0,9 % en grande distribution, dont -6,5 % dans les supermarchés. En effet, alors que la hausse moyenne des prix de détail de la pomme de terre (chair ferme et variétés courantes confondues) par rapport à 2005-2006 atteignait 0,90 euro le kilo en GMS (0,74 la précédente campagne) et 0,67 euro (0,66 en 2005-2006) chez les discounters.

On considère, en général, que le prix de détail de la pomme de terre n’est pas un critère essentiel dans la décision d’achat du consommateur, mais on peut quand même penser que les ménagères et les « ménagers » (comment appeler les hommes qui de plus en plus nombreux vaquent aux tâches ménagères ?), devant l’augmentation globale des prix des fruits et légumes, aient repris leurs achats de produits végétaux, donc de pommes de terre, en discount. L’essentiel serait que cette amélioration relative de la consommation ne soit pas seulement dûe au conjoncturel.

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