Pommes de terre : incertitudes à l’export
Peut-on espérer autant de la nouvelle campagne de pommes de terre que de celle qui s’est achevée ? Il est trop tôt pour répondre à cette question mais l’on dispose de quelques éléments qui permettent de dresser un cadre.
En premier lieu, la production nationale devrait se situer dans une bonne moyenne (4,4 Mt sur une surface de 104 000 ha avec un rendement de 42,1 t/ha). S’agissant des surfaces, l’estimation semble raisonnable aux professionnels. Pour ce qui est des rendements les observateurs sont logiquement plus prudents car, comme nous le rappelait un correspondant, « on n’est sûr de la récolte que quand les portes des hangars sont fermées». Les craintes d’une pléthore sont limitées. En revanche, au vu des arrachages déjà effectués, on devrait enregistrer cette année une belle qualité du produit et surtout une large majorité de gros tubercules, un bon argument vis-à-vis des industriels qui avaient quelque peu boudé la production nationale la dernière campagne. Si la consommation en frais confirmait la reprise enregistrée en 2003-2004 le marché intérieur serait équilibré.
Un équilibre qui devra être consolidé par l’exportation. Les ventes extérieures ont représenté le tiers de la récolte ce qui situe l’importance de ce débouché pour la tenue générale du marché et des prix. La nouvelle campagne permettra-t-elle de renouveler ou simplement d’approcher cette performance ? On ne connaît pas encore précisément les surfaces ensemencées chez nos partenaires, mais selon la plupart des observateurs elles seraient en progression par rapport à la dernière campagne. Reste bien sûr l’inconnu des rendements alors que le seul paramètre superficies peut laisser prévoir des disponibilités plus larges que l’an dernier d’où un risque de moindre recours aux approvisionnements extérieurs notamment d’origine française. Ce n’est pas encore le cas puisque nos ventes sur l’Espagne et l’Italie ont commencé précocement et dépassent le chiffre de l’an dernier à la même époque. Pourvu que ça dure. Pour le moment le marché ne donne pas de signes d’inquiétude même si les prix sont en retrait sur ceux de l’an dernier sous l’effet d’une accélération de l’offre alors que la demande n’a pas repris après les vacances.