Pôle de compétitivité : Valorial placé sur orbite
Le pôle de compétitivité agroalimentaire breton, intitulé « Valorial l’Aliment de demain » vient de fêter son premier anniversaire. Un an mis à profit pour bâtir une structure légère (trois personnes) et défricher le terrain dans une puissante région agroalimentaire –700 PME, 70 000 salariés, 15 milliards de CA-, mais qui n’a jamais beaucoup investi en R & D.
Or, « il y avait de fortes attentes des entreprises en recherche et développement », a constaté Gilles Blanchard, délégué « ingrédient » de Valorial –le pôle s’appuie sur huit délégués thématiques. Selon lui, leurs projets de développement de procédés, nouveaux produits, etc. ont trouvé dans Valorial l’espace pour s’épanouir. Le soutien financier de l’Europe dans certains territoires, de l’Etat au travers de ses agences (OSEO-ANVAR, ANR…), des exonérations fiscales et allègements de charges sociales pour les de R & D et des collectivités locales permet de couvrir jusqu’à 50 % de l’investissement.
En un an, « Valorial » a donné son feu vert à quarante-trois projets. Les résultats de dix projets bénéficieront à tous les opérateurs de la filière ; tous les autres (33) ne bénéficieront qu’à leurs porteurs, c’est à dire au minimum deux industriels et un laboratoire ou centre technique, et jusqu’à une vingtaine pour les plus importants.
Financement budgété pour ces trente-trois projets « privés » : 14 millions d’euros dont la moitié financée par les industriels eux-mêmes. « Parmi ceux-ci, il y avait de nombreux projets qui mûrissaient hors de Valorial », a précisé le président du pôle, l’industriel morbihannais Michel Houdebine. Le fait d’agents économiques qui n’avaient pas encore résolu le problème du financement.
Un ingrédient à propriété « satiétogène »
Le signe que Valorial s’inscrit dans une dynamique des IAA, c’est que les objectifs de recherche de ces projets imaginés hors de son champ épousent parfaitement ses principes. Dans la nutrition santé, les projets validés portent sur le développement d’un ingrédient à propriété satiétogène ; la mise au point d’un ingrédient marin à base d’acide gras oméga 3 pour agir contre des pathologies oculaires, etc.
En viande, un projet a pour objectif de mettre au point un automate de détection de salmonelles en continu en abattoir ; en microbiologie, chercheurs et industriels veulent identifier des ferments lactiques capables de « bio-préserver » des produits de la mer conditionnés sous atmosphère contrôlée…
Cette première vague de projets passés, Valorial a bien l’intention d’aller « vers une démarche plus créative », a martelé le président Michel Houdebine. Valorial va impulser une forte dynamique d’innovations pour que de nombreux projets sortent des entreprises, de Bretagne et d’autres régions. Valorial compte aussi faire acte de présence dans les salons internationaux et communiquer régulièrement.
Car ce pôle national qui « se donne l’ambition de devenir un pôle mondial » espère attirer sur son territoire des capitaux étrangers intéressés par son programme volontariste en matière de R & D. Michel Houdebine rêve que se reproduise en Bretagne, dans l’agroalimentaire, ce qui s’est passé en informatique dans la Silicon Valley.