Pôle de compétitivité : 40 projets à l'étude
« Dans les cartons du pôle de compétitivité Agro-Ressources des régions Champagne-Ardenne, Picardie et Wallonie, il y a plus de 40 projets de recherche-développement qui sont à des stades plus ou moins avancés», explique Bernard Mary. Le président du pôle, également directeur général de la caisse de crédit agricole Nord-Est, accompagné de Jean-Paul Bachy, le président du conseil régional Champagne-Ardenne et de Jean-Marc Longequeue, directeur régional de la SNCF, ont fait le point des différents projets dans le cadre du salon Innovact qui se tenait à Reims les 18 et 19 octobre.
A raison de trois appels à projets par an pendant trois ans, les neuf appels à projets prévus dans le cadre de la création des pôles de compétitivité doivent permettre de faire « remonter les projets de recherche-développement et de les lancer dans une phase d’industrialisation », précise le président. Dès la création des pôles en juillet 2005, les pouvoirs publics ont décidé de les accompagner financièrement durant trois ans avec une enveloppe globale d’1,5 milliard d’euros.
Le pôle de compétitivité « Industries et Agro-Ressources » s’appuie sur tout ce qui touche de près ou de loin à la « raffinerie végétale ». Il compte défendre sa place de numéro un dans le secteur de la production de biocarburants (le dossier le plus avancé), mais aussi sur des dossiers beaucoup moins médiatiques mais tout aussi stratégiques.
Drainer environ 2 000 emplois
« Nous sommes encore dans le domaine de l’abstrait, nous ne sommes pas encore arrivés dans la phase de concrétisation, exceptés pour les biocarburants », relève Bernard Mary. Les 40 projets actuels représentent néanmoins environ 80 millions d’euros de frais de recherche qui, traduits en investissements industriels, peuvent représenter 600 millions d’euros à 1 milliard d’euros et drainer environ 2 000 emplois en Champagne-Ardenne et Picardie.
Même si la confidentialité reste de mise dans ce type de dossiers, Bernard Mary évoquera le financement récent d’1,4 million d’euros obtenu pour le projet Pyrobio Energy +, porté par Tereos, Finaxo Industrie et le Centre de Valorisation des Glucides (CVG). Il touche à la pyrogazéification rapide de la biomasse.
Le président évoquera également les projets Synthons et Acropole. Le premier concerne le développement d’une plateforme technologique pour la production de nouveaux intermédiaires chimiques obtenus à partir de ressources agricoles. Quant au second, il permet de valoriser les sous produits de la fabrication des biocarburants dans le secteur de la chimie fine.
Mais avant de parvenir à la phase ultime, le travail du pôle aura permis aux différents acteurs ( centres de recherche et de formation et entreprises privées) de formater leurs projets de recherche. « C’est notamment important pour les PME-PMI », souligne le président car cela leur permet d’accéder aux capitaux publics et privés. Les défis sont nombreux en la matière : le pôle doit en effet s’assurer que ces nouveaux projets sont bien porteurs d’emplois dans le bassin, qu’ils permettent des bilans écologiques positifs tout comme ils permettent une bonne répartition de la valeur ajoutée entre les différents partenaires, notamment du monde agricole.
