Poitou-Charentes : le retour de Raffarin
Avec 7 160 producteurs dont 5 100 en lait de vaches et le reste en lait de chèvres, l’Association centrale des laiteries coopératives des Charentes et du Poitou représente une indéniable force économique régionale. Ses adhérents et responsables ont profité de leur assemblée générale, tenue à Niort le 19 juin, pour faire l’analyse de l’existant, tout en traçant les pistes de l’avenir.
Avec 1,530 milliard de litres de lait récoltés, l’ensemble est en progression de 4,39% sur un an, pour un CA de plus d’un milliard d’euros. Malgré un prix du lait en baisse de 3,23% sur le dernier exercice, la nouvelle PAC aura équilibré par ses compensations une recette laitière en légère augmentation tandis que l’apport de l’industrie alimentaire aura été bénéfique à la commercialisation du beurre en hausse de 1%.
Tous ces chiffres ont été analysés lors des débats, par une assistance au centre de laquelle on remarquait la présence de Jean-Pierre Raffarin – redevenu président depuis son départ de Matignon – et celle virtuelle de Dominique Bussereau sur écran géant. L’ex Premier ministre a souligné l’importance du mouvement coopératif, « dans un contexte difficile où les coopératives tiennent le choc» tout en défendant l’élevage «activité agricole la mieux adaptée au développement durable ». Il a évoqué également la PAC « vecteur d’équilibre européen que l’OMC ne doit à aucun prix remettre en cause» et rappelé que l’important pour sa coopérative (secouée actuellement par des restructurations) était « le nombre de producteurs, la défense des références, le pouvoir à assumer les quotas»…
L’assemblée générale aura également permis de rappeler l’importance de l’ancrage au terroir d’une association dont les producteurs évoluent jusqu’aux territoires vendéens.
Certains transformateurs, comme le GLAC ou Eurial ont fait le choix de la grande distribution (5 plate-formes d’achat sur la région), d’autres plus modestes (comme Echiré devenu la Coop Laitière de la Sèvre) continuent à maintenir une forte tradition de produits haut de gamme tel le fameux Beurre des Présidents et ses 900 tonnes annuelles. Sans compter le marché de la mozzarella, qui intéressent plusieurs opérateurs régionaux.